Quand la profession de notaire devient un foutoir
Le président sortant de l’ordre des Notaires, Yacouba Masama Keïta, est au cœur de la controverse et s’attire de gênants projecteurs au sein de sa corporation. En cause, selon nos sources, un scandale qui risque de rendre sa succession aux prochaines assises beaucoup moins paisible qu’on pouvait s’y attendre. La grogne couve, en effet, au sujet d’une chienlit indescriptible, consécutive à l’ouverture massive des vannes de la profession à certaines catégories d’arrivants. Un récent décret d’inscription à l’ordre concerne par exemple une bonne dizaine de nouveaux entrants dont la plupart sont des progénitures de notaires, de plus en plus nombreuses au nom de l’accessibilité de la profession par filiation. Interrogés par nos soins, nombre d’anciens pratiquants admettent une certaine conformité de leurs jeunes confrères aux textes en vigueur. Ils déplorent, néanmoins, un recours abusif à cette ouverture qui s’apparente pour beaucoup à une OPA de familles sur la corporation. Les détenteurs d’études en profitent, en clair, pour positionner et prédestiner leurs enfants ou proches parents à une carrière de notaire assurée. Il suffit pour ce faire d’une qualification de juriste et le tour est joué, mais pas seulement. Des formations académiques de fortune sont de plus en plus exploitées et d’aucuns en abusent au point de placer leurs enfants sans la moindre qualification assimilée. Il se susurrent que même le président actuel de l’Ordre des Notaires n’a pu résister à la tentation d’un filon qui fait pourtant grincer des dents.