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Quand le BVG épargne des vivants et fait juger les morts

Le Bureau du Vérificateur Général fait preuve d’une exceptionnelle ardeur à la tâche, ces derniers temps, en enchaînant les rapports sulfureux. La dernière vérification en date fait ainsi état de l’évasion de plusieurs dizaines de milliards de francs imputables à la gestion de nombreuses structures. On y dénombre, entre autres, l’INPS et même l’EDM à laquelle une précédente inspection avait été consacrée dans la foulée de la crise énergétique. C’est la même redondance pour le cas des écoles privées subventionnées par l’Etat où le passage du BVG chevauche avec celui de l’OCLEI, si bien qu’on se demande s’il était pertinent d’y consacrer des ressources et de l’énergie. Et la remarque est d’autant moins superflue que les faits relevés dans le rapport Vérificateur général se rapportent à la gestion d’un responsable qui n’est plus de ce monde. Il s’agit d’un ancien Secrétaire général du ministère de l’Éducation ayant naguère tiré sa révérence. Pas suffisant pour que le BVG renonce à l’accabler par une transmission du dossier au Pôle économique et financier, aux fins de tirer au clair l’octroi de subventions indues à des établissements scolaires irréguliers. À moins que le nouveau code pénal n’autorise une procédure outre-tombe, la démarche paraît moins pertinente que si l’intérêt du BVG était orienté vers d’autres gestions plus alarmantes et qui risquent de disparaître dans les méandres du temps par négligence ou oubli intéressé. Y figure, par exemple, la destination des fonds jadis alloués par l’Union européenne à la gestion de la crise malienne et dont la responsabilité incombait au département de la Solidarité et de la reconstruction des régions du Nord dirigé à l’époque par un certain ministre Hamadoun Konaté. L’intéressé n’est plus vivant, mais son Secrétaire général est encore de ce monde.
Le Témoin

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