Quand l’Etat tend la sébile aux dépends des pauvres

Le trésor malien se singularise par une inquiétante vacuité des caisses de l’Etat que vivent péniblement les fournisseurs et autres prestataires de services publics. La plupart se morfondent d’expectative avec d’interminables aller-retour derrière des mandats en souffrance. Effort de guerre oblige, selon toute évidence, la souffrance est sur le point d’être partagée par les moins nantis. Et pour cause, au gré du tarissement des sources traditionnelles d’approvisionnement des comptes publics, les autorités glanent du côté des plus pauvres citoyens à travers des mesures qui frisent le rançonnement. C’est le cas du nouveau permis de conduire en passe d’être instauré pour les usagers de motocyclistes. Le dessein, selon toute évidence, est moins d’organiser la circulation routière que de générer de nouvelles ressources pour le trésor. Chaque document délivré renfloue les caisses du trésor de 5 000 francs. Ainsi, pour seulement 1 million de motocyclistes, la mesure pourrait générer plusieurs milliards sur lesquels les autorités ne vont pas cracher par ces temps de vaches maigres. Il va sans dire de la manne susceptible de provenir d’autres innovations comme le rattrapage à des tarifs forfaitaires de tous les engins ayant précédemment échappé au cordon douanier. L’opération Kelè Dèmè c’est aussi la souscription indirecte forcée, mais elle risque d’affronter la grande pauvreté qui affecte le quotidien des usagers.

Le Témoin

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