Référendum au Mali : Que se cache derrière la campagne de certains politiciens en faveur du « OUI »

La campagne pour le référendum bat son plein dans la capitale malienne. Les mouvements de jeunes, la société civile et certains partis politiques appellent à voter « OUI ». Les affiches publicitaires et les réseaux sociaux témoignent de l’ampleur de l’événement. Cependant, à la grande surprise de tous, certains partis politiques qui étaient initialement opposés à la révision constitutionnelle ont subitement changé de position pour appeler à voter « OUI ». Cette volte-face suscite des interrogations chez les observateurs politiques, qui se demandent ce que cache cette campagne opportuniste de certains politiciens. En particulier, le soutien en faveur du « OUI » de l’Action Républicaine pour le Progrès (ARP) a surpris de nombreux Maliens, car ce regroupement politique était en confrontation directe avec les autorités concernant la révision constitutionnelle.

Cette campagne en faveur du « OUI » est soutenue par Modibo Soumaré, président de l’ARP, qui affirme que leur position est démocratique car la majorité des membres de l’ARP ont voté en faveur du « OUI ». « En tant que défenseurs de la démocratie, nous ne sommes pas liés par la voix minoritaire », a expliqué le Dr Modibo Soumaré lors d’une entrevue sur Renouveau TV ce mardi 6 juin 2023. Cette explication semble insuffisante aux yeux des observateurs politiques, car ceux qui étaient en faveur du « NON » auraient pu quitter l’ARP en signe de protestation, à l’image de Fousseyni Amion Guindo, président du Parti CODEM, un politicien courageux qui a assumé son opposition à la révision constitutionnelle. De même, le M5 RFP Malikura, dirigé par Modibo Sidibé, a appelé ses membres à voter « NON » lors du référendum. Ce revirement brusque de certains politiciens, y compris d’anciens dignitaires du défunt président Ibrahim Boubacar Keita au sein du parti RPM, a surpris les observateurs. Cependant, cela n’est pas si surprenant, car les politiciens maliens sont connus pour suivre le sens du vent, et nombreux sont ceux qui ont des intérêts personnels à préserver et qui voient leurs postes comme des chasses gardées. Ce comportement indigne de certains politiciens renforce l’idée selon laquelle ils ne défendent que leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt général. C’est pourquoi l’écrivain Issa N’Diagne, ancien ministre, a qualifié ce comportement versatile des politiciens de « festival des brigands » à l’ère démocratique.

En résumé, le revirement de certains opposants ouvre la voie aux autorités de transition pour l’adoption de la nouvelle constitution grâce à un « OUI » majoritaire.

Dily Kane

Mali24

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