Regain de tension dans le septentrion malien : Le problème avec la Cma
Le problème majeur avec la Cma, c’est qu’elle fait tout pour montrer qu’elle n’a pas renoncé à l’idée de l’indépendance de ce qu’elle appelle l’Awazad lequel, selon elle, s’étend jusqu’à Konna. Malgré la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, elle a continué de célébrer chaque année l’anniversaire de l’Indépendance de son état fantasmagorique qui n’est même pas reconnu par la majorité des populations qui y habitent.
Son opposition à la remise des emprises de la Minusma à l’Etat malien, le seul dont la souveraineté est reconnue sur ce territoire, est une autre grave erreur qu’elle commet en montrant qu’elle ne respecte pas l’accord qu’elle a pourtant signé. C’est difficile de comprendre pourquoi toutes ces violations de l’accord ne sont ni dénoncées par la Médiation internationale ni par ceux qui se disent garants de l’accord. C’est ce laxisme de leur part, pour ne pas dire autre chose, qui encourage la Cma à reprendre les armes contre les Famas qui sont dans leur droit d’être présentes sur toute l’étendue du territoire national.
Comment peut-on dire que l’Etat du Mali, dès l’instant que l’accord reconnaît sa souveraineté, ne peut être présent sur une partie de son territoire? C’est juste inacceptable et une preuve que la Cma n’est pas de bonne foi. L’Etat malien a malgré tout été très patient en acceptant pendant toutes ces années de négocier son retour pour éviter toute confrontation avec les séparatistes qui faisaient obstruction à sa présence dans certaines parties du territoire. Cette patience a tellement duré que les populations de la zone concernée se disent abandonnées par l’Etat. A cela s’ajoutent les critiques et reproches faisant passer le Mali comme un Etat failli qui ne contrôle pas plus de 60% de son territoire. Le plus déplorable c’est sans nul doute les difficiles conditions de vie des populations, au point qu’elles ne peuvent plus supporter la misère, la pauvreté et la précarité qui prévalent au Nord et au Centre du Mali à cause de l’absence de l’Etat.
Pour défendre leur sécurité les Usa se déploient hors de leurs frontières C’est pour toutes ces raisons que le déploiement des Famas pour occuper les anciennes emprises de la Minusma est une question de sécurité nationale et de survie pour les populations. La sécurité nationale est une ligne rouge pour tous les pays souverains. Pour défendre leur sécurité nationale les Usa ou la Russie n’hésitent pas à se déployer, y compris hors de leurs frontières.
Toutes les tensions actuelles qui secouent le monde sont liées à la volonté des grandes puissances de défendre leur sécurité nationale à partir tout juste de soupçons d’une menace quelconque.
Pourquoi alors demander au Mali de renoncer à son droit de se protéger à l’intérieur de ses frontières et d’y faire régner la paix et la sécurité, toute chose nécessaire à son développement et au bonheur et à la prospérité des Maliens ?
Comment les Famas, dont tout le monde reconnaît que c’est leur responsabilité de lutter contre le terrorisme national et international, qui opèrent à l’intérieur de nos frontières, peuvent-elles gagner la guerre contre le terrorisme si certains groupes armés pour des raisons égoïstes et personnelles les empêchent de se déployer librement et conformément aux stratégies et tactiques de guerre qu’il faut ?
De tout ce qui précède, il apparaît que la reprise des anciennes emprises de la Minusma par les Famas est une décision qui est juste et conforme au droit international et que, par ailleurs, la lutte qu’elles mènent contre le terrorisme national et international est une bonne cause qui est non seulement bénéfique pour le Mali mais aussi pour la sous-région et pour tous les pays du monde qui sont sous la menace de ces monstres de terroristes et fous de Dieu. Les pays qui veulent œuvrer pour la sécurité et la paix dans le monde doivent en conséquence, et en dehors de toute considération géopolitique et stratégique, apporter leur soutien indéfectible au vaillant peuple du Mali qui est en train de se sacrifier en guise de contribution pour que toute l’humanité vive en paix.
L’histoire de l’humanité retiendra un jour sans aucun doute la dignité et la bravoure de notre peuple.
Arouna Niang, ancien ministre