Regain d’insécurité à Garantiguibougou : Des médecins refusent de porter secours à un livreur de pain fusillé par des braqueurs pour sa moto
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Le malheur n’arrive pas seul dit la sagesse. Un livreur de pain affectueusement appelé Chouala, la quarantaine environ a été agressé hier matin aux environs de 5h40 par deux bandits à Garantiguibougou près de la mosquée. Evacué d’urgence au centre de santé du quartier pour y recevoir les premiers soins, le corps médical de service foule au pied le serment d’Hippocrate, en refusant de lui porter secours.
C’est un secret de polichinelle. L’insécurité coupe le sommeil aux paisibles populations dans ce quartier. Des gens sont fréquemment agressés par des bandits armés de tous poils qui n’hésitent pas souvent à faire usage de leur arme. Le dernier braquage en date, celui de Chouala, livreur de pain de son état est survenu au moment où les fidèles musulmans du quartier revenaient de la mosquée. Soudain, quatre coups de fusil retentirent, arrachant les dormeurs de leur sommeil. En s’approchant du lieu d’où part le bruit, le constat des secouristes est triste. Le jeune livreur de pain, connu de tout le quartier pour sa gentillesse et son sérieux vient d’être flingué par deux bandits, qui lui intimaient l’ordre de leur donner la clé de sa moto de livraison. Il refuse d’obtempérer et tente de prendre ses jambes au cou pour se trouver un abri, en criant aux voleurs. Sans hésiter, les malfrats tirent sur lui quatre coups de feu à balles réelles. Chouala est atteint à la cuisse. Alertés par le bruit, certains jeunes du quartier convergent sur le lieu. A leur vue, les bandits prennent la poudre d’escampette. Chouala est évacué au centre de santé du quartier, situé non loin de là. Incroyable mais vrai, les médecins du centre retrouvés sur place refusent de porter secours au patient qui saigne abondamment. Mis devant le fait accompli, les jeunes sont obligés de trouver un taxi pour l’acheminer sur Gabriel Touré à plusieurs dizaines de kilomètres de là. Fasse Dieu que Chouala s’en sorte. Si tel n’était pas le cas, le personnel du centre de santé de Garantiguibougou qui doit justifier sa raison d’être à la population, sera passible du crime de non- assistance à personne en danger. Si déjà, cette infraction n’est pas consommée. Aux dernières nouvelles, le martyr se bat contre la mort.
Fousseyni SISSOKO
Source : Notre Voie