Réhabilitation du tronçon Sandaré-Kayes: Que bloque l’exécution du juteux marché de plus de 85 milliards FCFA ?
Les travaux du marché relatif à la réhabilitation de l’axe Sandaré-Kayes du corridor Bamako Dakar par le nord pour un montant de 85.440.446.462 FCFA, toutes taxes comprises pour un délai d’exécution de trois ans (36 mois) n’ont toujours pas démarré. Cela deux ans presque après l’approbation en conseil des ministres le 23 février 2021 et la signature du contrat entre le gouvernement du Mali et l’entreprise chinoise Covec en Avril 2021.
C’est un projet majeur de réhabilitation d’infrastructure routière au Mali. Selon les concepteurs, le financement du projet à 100% par budget national d’un montant de 85.440.446.462 FCFA est à la hauteur de l’importance de l’axe Sandaré-Kayes (138 km) du corridor Bamako Dakar par le nord qui assure à lui seul plus de 60% des importations et exportations du pays.
Mais le hic est que les travaux n’ont pas toujours commencé officiellement. Le 07 janvier dernier, sur instruction de Madame le Ministre des Transports et des Infrastructures, une mission de supervision a visité le chantier de la route Kayes-Sandaré qui est au stade des travaux préliminaires d’urgence.
La mission était composée du Gouverneur de la région de Kayes, du Conseiller technique du Ministère des Transports et des Infrastructures, du Directeur général des Routes, du Directeur général de l’AGEROUTE et des représentants de l’entreprise COVEC-Mali et de la mission de contrôle.
En clair, depuis la signature du contrat en avril 2021, l’entreprise à qui le marché est a été attribué par entente direct n’a rien fait. Les travaux d’urgence consistent à boucher les nids de poule et rendre carrossable le tronçon en prélude aux travaux de réhabilitation du tronçon.
Dans un communiqué posté sur la page Facebook du département des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko se contente de rassurer que la date de lancement officiel desdits travaux sera fixée par les plus hautes autorités.
La question qu’on se pose, est de savoir pourquoi, les travaux prévus pour être exécutés dans un délai de trois ans accusent un si grand retard ?
Il faut rappeler que l’attribution du marché de réhabilitation du tronçon Sandaré-Kayes d’un montant de 85 440 466 462 FCFA par entente directe à l’entreprise chinoise Covec avait suscité un tollé.
L’entreprise Covec qui a bénéficié ce privilège, au lieu d’être dans la fourchette (70 milliards FCFA montant initial inscrit au budget de l’Etat (2021), propose pour l’exécution des travaux un montant de 85 440446462 FCFA, une offre supérieure à ce qui était prévu dans le budget pour la réhabilitation du tronçon.
Dans une correspondance en date du 3 décembre 2020, frappée du sceau de la confidentialité, le ministre de l’économie et des finances invitait son homologue des transports et des infrastructures, Makan Fily Dabo Sissoko, à procéder à une négociation avec l’entreprise Covec pour revoir son offre à un niveau plus acceptable.
Cette requête du patron de l’hôtel des finances est tombée dans l’oreille d’un sourd. Dans le procès-verbal de négociation avec l’entreprise Covec-Mali. Le montant de l’offre de Covec au départ 89 212 679 276 FCFA a été ramené par l’administration à 86 741 590 317 FCFA toutes taxes comprises. A la suite des discussions avec les représentants de l’Etat, l’entreprise a fait un rabais de 1,5% sur le montant global de l’offre. Ainsi, le montant total corrigé de l’entreprise après rabais a été ramené à 85 440 466 462 FCFA.
Daouda T Konaté
Source: L’Investigateur