Renouvellement du bureau: La grogne des transporteurs
Au Mali, les transporteurs sont en pleine préparation pour l’élection du nouveau bureau du Conseil Malien des Transporteurs Routiers (CMTR), qui aura lieu en juin prochain. À deux mois de cette élection cruciale pour l’avenir du transport au Mali, les différentes associations et regroupements de transporteurs sont engagés dans des tractations intenses.
Le 13 avril 2023, le Collectif et la Fédération des Transporteurs Routiers du Mali ont organisé une rencontre à la maison de la presse, réunissant des transporteurs venus de Bamako et de différentes régions du pays. Les responsables de ces associations ont mis en garde contre toute tentative de manipulation et de fraude visant à maintenir Youssouf Traoré à son poste de président du CMTR.
Cette rencontre a été axée sur deux points essentiels : la fin du mandat du CMTR et la mise en place d’un nouveau bureau, ainsi que la gestion des fonds du droit de traversée, dont le dossier est toujours en suspens devant le pool économique. Malgré les difficultés auxquelles les transporteurs sont confrontés aujourd’hui, ils restent soudés et soutiennent les plus hautes autorités du pays pour la bonne marche de la transition.
Pour Boubacar Coulibaly, vice-président du Syndicat des Transporteurs par Autobus du Mali (STA), cette rencontre est l’occasion d’interpeller le président de la transition, le Colonel Assimi Goita, pour qu’il s’intéresse enfin à ce secteur du transport qui souffre et qu’il fasse tout pour que le renouvellement du bureau du CMTR se fasse dans les règles de l’art afin d’éviter une crise post-électorale qui fragiliserait le pays. Les transporteurs sont en effet confrontés à des tracasseries routières qui pèsent considérablement sur le bon déroulement du transport au Mali.
Malick Diallo, de la Fédération des Groupements des Transporteurs agréés du Mali (FGTRAM), considère que la racine du mal est profonde et que le ministère de l’Équipement et des Transports est devenu un problème pour les transporteurs. Selon lui, la crise actuelle a atteint un point où la confiance entre les transporteurs et leur ministère de tutelle s’est amoindrie, car ce dernier a montré ses limites en ce qui concerne l’application des textes régissant le CMTR. Le ministère est donc disqualifié et en état de forclusion.
En ce qui concerne la gestion du fonds des droits de traversée, les responsables du Collectif et de la Fédération des Transporteurs Routiers du Mali affirment fournir toutes les informations à la justice malienne, notamment au pool économique, qui est chargé de faire toute la lumière sur cette gestion qualifiée d’opaque par les transporteurs.