Rentrée solennelle de l’AMA-CESTI 2025 : défis des migrations, du genre et des changements climatiques en débat

Sous le thème central « Migrations, genre et changements climatiques : comment construire et diffuser une bonne information ? », l’Amicale des anciens étudiants et stagiaires du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (AMA-CESTI) a tenu sa rentrée solennelle 2025. Organisée le samedi 21 décembre 2024 à la Maison de la Presse, cette rencontre a réuni des figures emblématiques du journalisme et de la réflexion académique au Mali, avec pour objectif d’explorer le rôle de l’information face à ces dynamiques complexes.

Une cérémonie d’ouverture sous de hautes autorités
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la présidence de Mossa Ag Attaher, ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine, en présence de Tiégoum Boubèye Maïga, président de l’AMA-CESTI. Lors de son discours introductif, ce dernier a mis en exergue les liens étroits entre migrations, changements climatiques et problématiques de genre.
« Les changements environnementaux peuvent entraîner des crises alimentaires ou sanitaires, qui deviennent des moteurs de migration », a-t-il déclaré.

Des débats riches et variés
La réflexion s’est structurée autour d’un panel animé par Siratigui Traoré, journaliste retraité de l’ORTM, et Oumou Ahmar Traoré, écrivaine. Pendant une demi-journée de discussions, ils ont exploré les multiples facettes du sujet, notamment les impacts concrets des changements climatiques sur les déplacements humains et les solutions pour en atténuer les effets.

Siratigui Traoré a particulièrement attiré l’attention sur les statistiques préoccupantes relatives aux migrations climatiques. En 2023, selon l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), 26,4 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer à cause de catastrophes climatiques telles que les inondations ou les incendies de forêt.
Il a également souligné l’urgence d’adapter les infrastructures pour prévenir des migrations forcées à grande échelle, tout en insistant sur le rôle des politiques publiques.

Pour sa part, Oumou Ahmar Traoré a abordé les liens entre migration climatique et violences basées sur le genre (VBG). Selon elle, « les tensions sociales et les syndromes de stress post-traumatique liés à ces déplacements exacerbent les inégalités et augmentent les risques de violences contre les femmes ». Elle a par ailleurs rappelé les propos d’António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, qui considère les changements climatiques comme un catalyseur des déplacements forcés et des crises humanitaires.

Appel à l’action des professionnels des médias
Les panélistes ont exhorté les professionnels des médias à jouer un rôle central dans la sensibilisation du public sur ces questions.
« Les journalistes ont l’obligation d’aborder les questions relatives à la migration », ont-ils martelé, en insistant sur l’importance d’une information rigoureuse et équilibrée pour mieux éclairer les enjeux.

Une réflexion au service d’un avenir collectif
En choisissant ce thème, l’AMA-CESTI réaffirme son engagement à faire des questions migratoires et climatiques des priorités pour les journalistes et communicateurs. La qualité des débats et des échanges augure de futures initiatives visant à améliorer la diffusion d’informations sur ces problématiques globales.

Cette rentrée solennelle marque ainsi un tournant dans la réflexion sur l’articulation entre migrations, genre et climat, rappelant l’urgence de conjuguer les efforts pour une réponse collective face à ces défis.

Coulibaly A
Mali24