Retrait de la MINUSMA : Ce que le gouvernement reproche à la mission onusienne.

Le vendredi, lors de la session du Conseil de Sécurité des Nations Unies à New York, le Ministre des Affaires Étrangères a réitéré la demande du gouvernement de la Transition concernant le retrait immédiat de la MINUSMA. Cette demande soulève des interrogations quant à l’avenir de la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali.

Selon le Ministre des Affaires Étrangères, cette décision « responsable » du gouvernement découle d’un bilan de la présence de la MINUSMA au Mali depuis juillet 2013, soit une période de 10 ans, où deux constats importants se dégagent.

D’une part, le ministre Diop souligne un changement complet du mandat initial de la MINUSMA, qui était d’appuyer les autorités maliennes dans la stabilisation des régions du Nord du Mali, en éliminant les menaces et en prenant activement des mesures pour empêcher le retour d’éléments armés, en rétablissant l’autorité de l’État sur l’ensemble du pays.

« D’autre part, il est impossible de maintenir la paix dans une situation où il n’y a pas de paix à maintenir », ajoute-t-il. Il en conclut que le mandat de la MINUSMA n’est pas adapté à la situation sécuritaire au Mali, qui aurait nécessité une force de lutte contre le terrorisme, dépassant la doctrine des missions de paix des Nations Unies.

Le gouvernement de la Transition constate que la situation sécuritaire s’est considérablement améliorée grâce au renforcement des Forces Armées Maliennes (FAMa), malgré le fait que ses réserves et les attentes légitimes des populations maliennes concernant le mandat de la MINUSMA n’aient pas été prises en compte.

De plus, le gouvernement souligne que la MINUSMA contribue désormais au problème en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations graves, ce qui nuit considérablement à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale.

Le gouvernement déplore également la perception par la MINUSMA des mesures de contrôle de la rotation des contingents et de la surveillance de l’espace aérien malien comme des restrictions ou des obstacles à la mise en œuvre de son mandat, alors que ces mesures visent à assurer la sécurité de tous.

Dans son communiqué, le gouvernement regrette en outre l’instrumentalisation et la politisation de la question des droits de l’homme, qui sapent les efforts de stabilisation et de refondation du Mali.

Coulibaly A

Mali24.info

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