REVISION CONSTITUTIONNELLE : Des voix discordantes s’élèvent au Mali
Les maliens de l’intérieur comme de l’extérieur sont appelés à se rendre aux urnes ce 18 juin pour voter la nouvelle constitution. Mais à quelques pas seulement de cette date des voix discordantes continuent de s’élever contre la révision constitutionnelle malgré le processus de vulgarisation du projet de constitution enclenché depuis un certain temps par les autorités de la transition.
Les maliens ne sont toujours pas sur la même longueur d’ondes quant à la révision constitutionnelle qui continue de faire couler les encres et salives. Le front contre l’initiative s’est élargie avec l’entrée dans la danse du Forum des Organisations de la Société Civile au Mali.
« Nous, acteurs de la société civile, réunis au sein du Forum des Organisations de la Société Civile sur la question d’actualité portant sur « l’initiative du référendum constitutionnel du 18 juin 2023 », attirons l’attention de l’opinion sur certains faits.
Dans sa déclaration, le forum a fait l’article 118 de la constitution malienne du 25 février 1992 en vigueur qui dispose que : « l’initiative de la révision constitutionnelle appartient au Président de la République et aux députés. Le projet ou la proposition de révision doit être voté par l’Assemblée Nationale à la majorité des 2/3 de ses membres. La révision n’est définitive qu’après avoir été approuvée par référendum. »
« La loi fondamentale précise de façon claire dans l’alinéa 2 du même article 118, je cite : « aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire », rapporte M. Badra Alou Sacko, président du Forum.
Au regard de ces dispositions, le Forum trouve que nul autre, en dehors du Président de la République et des députés, ne peut prendre l’initiative de réviser la constitution du 25 février 1992. « Aucun observateur sérieux de la situation sécuritaire n’ignore aujourd’hui que notre pays a été spolié de sa souveraineté sur une bonne partie de son territoire », a-t-il ajouté.
Aussi, poursuit-il, « nous constatons que cette volonté malheureuse de vouloir réviser la constitution quel qu’en soit le prix, suscite de vrais désaccords entre les maliens notamment entre les organisations religieuses, les partis politiques et regroupement de partis politiques et même la société civile ».
Face à cette situation, le Forum attire l’attention des autorités de la transition sur le danger de l’organisation d’un vote référendaire dans un tel contexte. « Par conséquent, nous les invitons à travailler à rassembler les maliens autour des vrais défis de la nation à savoir : l’amélioration des conditions de vie des populations maliennes, la consolidation de la démocratie, le retour à l’ordre constitutionnel normal à travers l’organisation, conformément au chronogramme établi, d’élections présidentielles et législatives », peut-on lire dans la déclaration.
Et de conclure en appelant la population à rester vigilante face à toutes manœuvres qui viseraient la violation de la constitution et à se mobiliser pour consolider les acquis de la démocratie si chèrement acquise en 1991.
Massassi
Mali24