Politique

Rôle des légitimités traditionnelles dans la consolidation de la démocratie : L’Association Droit et Citoyenneté au Mali (ADCM) ouvre le débat

Le samedi 1er février 2025, un atelier sur le rôle des légitimités traditionnelles dans la consolidation de la démocratie, avec un focus sur le cas de Bamako, s’est tenu dans la commune IV du district de Bamako. Présidé par M. Aboubacar Bougoudogo, Secrétaire général de la mairie de la commune IV et représentant du président de la délégation spéciale, cet événement a réuni plus d’une trentaine de participants, parmi lesquels des légitimités traditionnelles, des chefs religieux, des communicateurs traditionnels ainsi que des représentants d’associations de jeunes et de femmes.

Organisé par l’Association Droit et Citoyenneté au Mali (ADCM), cet atelier visait à analyser l’apport des autorités traditionnelles dans la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance. Il s’agissait également d’identifier les défis et opportunités liés à leur intégration dans les processus démocratiques locaux.

Dans son allocution, M. Aboubacar Bougoudogo a salué cette initiative, soulignant qu’elle s’inscrit en droite ligne avec les orientations des plus hautes autorités du pays. Il a rappelé que les légitimités traditionnelles jouent un rôle clé dans la consolidation de la démocratie, la préservation de la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble.

Un rôle clé dans la médiation sociale et la prévention des conflits
Pour Mme Aïssata Keïta, Coordinatrice nationale de l’ADCM, les légitimités traditionnelles, incarnées par les chefs coutumiers, les sages et les leaders communautaires, sont des acteurs incontournables du tissu social malien. Elle a souligné que ces figures traditionnelles sont souvent les premiers recours en matière de médiation sociale, de prévention et de gestion des conflits, contribuant ainsi activement à la préservation de la paix.

« Cependant, il est important de reconnaître qu’il existe parfois des incompréhensions entre ces légitimités traditionnelles et les institutions modernes de l’État. Mal gérées, ces divergences peuvent compromettre les efforts de construction d’une démocratie solide et inclusive », a-t-elle ajouté.

Les autorités judiciaires reconnaissent l’apport des légitimités traditionnelles
Intervenant à son tour, M. Habib Kossa Kanouté, substitut du procureur du Tribunal de Grande Instance de la commune IV, a mis en exergue le rôle fondamental des légitimités traditionnelles dans le règlement des conflits. Il a souligné qu’avant même que la justice ne soit saisie, ces acteurs jouent un rôle prépondérant dans la médiation sociale et la pacification des tensions.

Une collaboration essentielle pour un climat social apaisé
Dans sa présentation, Dr Lassine Diarra, enseignant-chercheur à la Faculté de Droit, a insisté sur l’importance de la collaboration entre les autorités étatiques et les légitimités traditionnelles dans la gestion des conflits et l’apaisement du climat social.

Selon lui, les chefs de quartier sont des intermédiaires essentiels entre la communauté et les pouvoirs publics. Grâce aux valeurs qu’ils incarnent, ils facilitent le dialogue social et contribuent au maintien de l’unité et de la cohésion sociale. Il a également rappelé que dans les sociétés africaines actuelles, les légitimités traditionnelles conservent un rôle crucial en tant que médiateurs et régulateurs sociaux.

Cet atelier a permis de mettre en lumière la nécessité de renforcer l’interaction entre les institutions modernes et les légitimités traditionnelles afin d’assurer une démocratie inclusive, ancrée dans les réalités socioculturelles du Mali.

Mohamed Kanouté
Source : Mali24

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