Santé : L’espérance de vie des drépanocytaires en hausse au CRLD

En partenariat avec la Fondation Pierre Fabre et la principauté de Monaco, l’AMLUD organise chaque année la journée internationale de la lutte contre la drépanocytose au Centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose au Mali (CRLD) situé au point G et comptant environ 15000 drépanocytaires. Mme Fatoumata Togola membre de l’association malienne de la lutte contre la drépanocytose (AMLUD) et les médecins du centre notamment Dr Sékou Kéné hématologue et Dr Ibrahim Taré médecin généraliste appellent à la sensibilisation pour davantage assurer la prise en charge des drépanocytaires.

Le 19 juin est commémoré partout dans le monde comme la journée de sensibilisation et de lutter contre de la drépanocytose. Quelques dames dans quelques pays d’Afrique dont la défunte Fanta Coulibaly dite FC, se sont battues pour la cause des drépanocytaires et leurs prises en charge à travers les mobilisations.

« La drépanocytose est une maladie génétique qui affecte les globules rouges, si l’enfant est drépanocytaire alors ses deux parents sont tous deux porteurs de cette gène même s’ils ne manifestent pas la maladie », explique Dr Kéné

Selon Mme Fatoumata Togola : « Ce combat collectif dans le monde sur la drépanocytose est occasionné suite à nos démarches. Alors le 19 juin est décrété comme journée internationale de la lutte contre la drépanocytose. L’AMLUD la célèbre depuis 2009 mais la première célébration a été faite en 2010 avec la construction du CRLD. »

D’après Dr Ibrahim Taré : « Autrefois, un drépanocytaire ne pouvait pas dépasser 35-40 ans, actuellement il peut aller jusqu’à 80 – 90ans grâce à la prise en charge préventive au centre et les rendez-vous pour prévenir les crises sévères, la prise en charge des complications en améliorant l’espérance de vie des patients drépanocytaires. Le nombre de drépanocytaire augmente chaque année à cause d’une augmentation du nombre de mariages consanguins, un manque de dépistage prénuptial, la non vérification des phénotypes drépanocytaires avant le mariage. »

Après avoir cité les formes majeures de la drépanocytose qui sont :  SS, SC, S béta plus Thal, S béta 0 Thal, Dr Kéné soutient qu’il y a des traits drépanocytaires AS et AC qui ne manifestent pas la maladie. La forme SS et la forme S Béta 0 font plus de manifestations cliniques douloureuses et hémolytiques. Il parle de la prise en charge qui s’effectue en deux volets après le dépistage : l’éviction des complications chroniques à travers le suivi qui nécessite une intervention rapide et les complications aigues dont le plus fréquent reconnu sous le nom de crise vaso occlusive.

Être drépanocytaire se découvre après la naissance dès l’âge de six mois par un dépistage ou à travers certaines manifestations comme le jaunisse, la fièvre à répétition, le gonflement des mains et des pieds.

Dr Kéné évoque un traitement à base de plante développé par les burkinabés, (faga) qui s’avère efficace contre les crises drépanocytaires mais pas recommandé au niveau international. « En médecine classique, pour calmer la douleur il y a des antalgiques classiques classés sous l’intensité de la douleur suivant les niveaux (1er, 2ème et 3ème niveau). Le traitement par antibiotique se fait avec : l’oracilline, la pénicilline et le traitement hydroxycarbamide (hydroxyrée) pour réduire le nombre de crise et augmente le taux d’hémoglobine fœtus. Le seul traitement curatif de la drépanocytose c’est la greffe de la moelle osseuse, une thérapie très chère avec une chance de réussite minime. Elle n’a pas évolué en Europe ni commencé en Afrique », ajoute Dr Kéné.

Le centre a mis un calendrier de suivi régulier :

Les drépanocytoses doivent respecter les rendez-vous : Pour la prise en charge préventive des complications, des conseils pour une alimentation saine, équilibrée et boire beaucoup d’eau environ 3 à 4 litres d’eau par jour, Éviter les efforts physiques intenses tels que le sport, certains travaux domestiques. Le tout en tenant compte des crises qui peuvent survenir à chaque moment.

Toutefois, pour une meilleure prise en charge des malades de la drépanocytose, les responsables du CRLD sollicitent l’appui des partenaires et l’Etat du Mali. « Nous faisons ce que nous pouvons, mais ça ne suffit pas. Nous avons besoin d’appui des partenaires qui doivent se mobiliser pour assurer la prise en charge des drépanocytaires de plus plus nombreux dans notre pays ».

Kada Tandina

Source : mali24.info

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