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Septentrion malien : Sale temps pour la médiation algérienne

Dans votre bihebdomadaire N°1726 du 26 décembre 2023, nous dénoncions la duplicité de l’Algérie désignée comme médiatrice attirée dans la résolution de la crise du septentrion malien, à travers maints accords, qui n’ont fait qu’engendrer des désaccords tous azimuts.

Entre l’Algérie et le Mali, la crise diplomatique se durcit, de jour en jour. L’Accord inique pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, boulet traîné par le Mali, depuis belle lurette, a été déclaré caduc et jeté aux orties le 25 janvier 2024. Il portait les germes de la partition du Mali, sous l’égide de l’Algérie. Assimi Goïta vient de dire non à Abdelmadjid Tebboune : on ne doit plus rester dans les habitudes du passé, où le Mali faisait figure de cinquième roue du carrosse. Notre souveraineté n’est pas négociable.

Il y a quelques semaines, quatre jours avant la réception du projet de la nouvelle charte pour la paix et la réconciliation au Mali, par Assimi Goïta, le président Abdelmadjid Tebboune a lancé une mise en garde sévère aux autorités de la Transition lors d’un entretien accordé à la presse nationale.

Pour lui, toute solution qui marginalise l’Azawad, qui ferme les portes du dialogue, conduit à l’impasse militaire. Mais Diantre ! Pourquoi l’ex- médiateur algérien s’échine-t-il donc à vouloir remettre sur la table son document préféré, source de partition du Mali, au lieu de nous laisser faire notre guerre aux terroristes qui ont déjà agi chez elle en 1989-1990, avant de s’implanter chez nous et y semer désordre et chaos dans nos localités paisibles, aux bonnes âmes pacifiques et travailleuses ?

Le 22 juillet dernier, le président Assimi Goïta a reçu officiellement le projet de la nouvelle la Charte Pour la Paix et la Réconciliation Nationale des mains d’Ousmane Issoufi Maïga, président de la Commission de rédaction de cet important document. Lequel a été élaboré dans un esprit on ne peut plus inclusif, même celui de la diaspora malienne résidant dans 77 pays à travers le monde.

Le président Goïta a dénoncé les ingérences étrangères, dont celle de l’Algérie, qui de son point de vue contribue à affaiblir l’Etat malien. L’Etat algérien s’est dit disposé à collaborer avec le pouvoir central de Bamako à l’effet de pouvoir concilier les deux parties prenantes à la crise du septentrion malien.

Avant l’arrivée des six généraux au pouvoir, tous les 6 avril, la coordination du mouvement de l’Azawad (Cma) commémorait l’accession de l’Etat fantomatique de l’Azawad à l’indépendance. Au vu et au su de l’Algérie, le drapeau de l’Azawad a toujours flotté à Kidal avec la bénédiction du médiateur attitré. L’Algérie se croyait inamovible dans son manteau de médiateur. Quand elle a compris que dans l’ADN de nos officiers supérieurs, aux manettes du pouvoir, le vocable ‘’récusable’’ tient une place primordiale, elle est restée stupéfaite.

Dans votre bihebdomadaire N°1726 du 26 décembre 2023, nous dénoncions la duplicité de l’Algérie désignée comme médiatrice attirée dans la résolution de la crise du septentrion malien, à travers maints accords, qui n’ont fait qu’engendrer des désaccords tous azimuts*. Y compris le dernier, à savoir l’accord d’Alger et ses dispositions pour une plus grande autonomie et des programmes de développement dans le Nord du pays. Une discrimination positive devenue pour ses acteurs non étatiques une véritable poule aux œufs d’or, notamment les membres du Comité de suivi et de mise en œuvre de l’accord pour e pas les nommer. Les moins payés touchaient 900.000 FCFA/mois, les hauts cadres 5.000000/mois. Lors des ateliers, les membres du Comité de suivi et de mise en œuvre de l’accord percevaient 150. 000 FCFA/jour, à titre de per diem. Général de Division Ibrahim Dahirou Dembélé ministre de la Défense du 5 mai 2019 au 18 août 2020, a fait savoir que dans le cadre du Désarmement Démobilisation Réintégration (DDR), les rebelles incorporés dans les forces armées maliennes débutent avec le grade de soldat 2è classe, même s’ils étaient officiers dans la rébellion. Les colonels rebelles intégrés s’y plièrent. Pour une fois, IBK a suivi son ministre de la Défense.

Outre l’armée reconstituée cantonnée à Kidal, selon les termes de l’accord de 2015, les autorités intérimaires ont été mises en place, dans le septentrion. Suite à la caducité de l’accord de 2015, le ministre de la Réconciliation, Général de Corps d’Armée Ismaël Wagué a sommé les membres de son Comité de suivi et de mise en œuvre de restituer les véhicules en leur possession. D’autres avantages ont été aussi supprimés.

Depuis 2024, les choses se passent désormais selon les quatre volontés du Mali et non selon celles de l’Algérie. La transformation des rebelles en police municipale, c’est ce qui consacrerait la partition complète du Mali avec la complicité de la France et de l’Algérie. Le pire, la sécurité de nos officiels qui se rendaient à Kidal était assurée par les rebelles. C’est cette kyrielle d’incohérences et d’incongruités, qui ont précipité la mise à la poubelle de l’accord. Le pays de Ben Bella a retourné sa veste depuis la nuit des temps. Le paradoxe algérien ?

Au lieu de nous renvoyer l’ascenseur, par gratitude, l’Etat de ce pays offre plutôt gîte et couverts aux terroristes sans foi ni loi, leur sert de base- arrière, pour leurs incursions à Tinzawatten, In Afarak, Boureissa, Anderaboukane, etc.

Le projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale arrive à point nommé, car c’est le témoignage d’une promesse populaire, pour une feuille de route du Mali nouveau, un précieux outil de gouvernance global, qui reflète une vision, des objectifs, des principes, des valeurs et des engagements forts.

Mohamed Koné

L’Accords de Tamanrasset : 6 janvier 1991 ;

-Le Pacte national, 11 avril 1992 ; 

-Les accords de Bourem entre le Mouvement patriotique Ganda Koï et le Front populaire de libération de l’Azawad : janvier 1995

– La cérémonie de la Flamme de la paix à Tombouctou, le 27 mars 1996 :

– La création de l’Agence de développement du Nord du Mali (ADN) : 2005  donnant la priorité à l’investissement et au développement de Gao, Tombouctou et Kidal.

– L’Accord d’Alger 2006 : signé entre l’Alliance démocratique pour le changement du 23 mai 2006,

-Les accords de Ouaga du 18 juin 2013,

-L’accord d’Alger : 2015    

Élection présidentielle en Côte-d’Ivoire : Et si l’opposition appliquait le plan Sonko ?

Le 25 octobre 2025, les Ivoiriens sont appelés aux urnes pour le premier tour de l’élection présidentielle. L’opposition y part sans ses ténors – Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro – exclus tous de la liste électorale, alors qu’elle voudrait bien battre le président sortant, Alassane Ouattara dont la candidature pour un 4è mandat est contestée. Elle n’a d’autre alternative que de mutualiser ses moyens pour soutenir un seul candidat.

La mission semble difficile, voire impossible pour cette opposition déjà affaiblie par des contradictions internes qui rendent actuellement difficile la fédération des efforts pour faire face au bulldozer Alassane Ouattara. S’il semble être le seul maître du terrain grâce à son statut du président sortant qui brigue un nouveau mandat, M. Ouattara peut se rassurer par l’absence, jusqu’à preuve du contraire, d’un véritable challenger en dehors de Laurent Gbagbo, Tidiane Thiam et Guillaume Soro non éligibles et aussi, et surtout par l’absence d’une coalition de formations politiques capable de porter haut les couleurs de l’opposition.

Présentement, cette dernière piste difficile à concrétiser compte tenu du temps et la complexité du paysage politique ivoirien. Il reste à l’opposition de tenter sa chance comme l’a fait Ousmane Sonko pour son compagnon de lutte Bassirou Diomaye Faye, actuellement président de la république du Sénégal. Même si elle n’est pas à l’ordre du jour, parce que les contextes diffèrent à bien des égards, cette option permettrait toutefois de préserver la stabilité et d’éviter une crise électorale tant crainte par les observateurs.

Prémices d’une crise politique

Les élections en Afrique, notamment francophone, sont toujours sources de tensions et de crises. Des contestations de résultats. Des dénonciations d’achats de conscience, de voix, de bourrages d’urnes. Des affrontements entre clans opposés. Des interventions musclées des forces de l’ordre. Des morts et des blessés. Des interpellations et des emprisonnements. Voilà le spectacle auquel nous assistons toujours à la suite de vote. La présidentielle en vue en Côte-d’Ivoire, ne fait pas exception à la règle. Une marche de PPACI interdite, une déclaration du PDCI-RDA relative à la candidature de M. Ouattara pour le 4è mandat pour appeler à la mobilisation, les propos durs de Tidjane Thiam sur le plateau d’Affo Média sont les prémices de troubles vers lesquels le pays se dirige, si rien n’est fait pour calmer la situation. C’est pourquoi Simon Doho, Conseiller Spécial de Tidjane Thiam, interpelle la communauté internationale à « prendre ses responsabilités […] pour éviter à la Côte-d’Ivoire de basculer dans une crise dont les conséquences seront désastreuses pour la stabilité de l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest déjà fragilisés par les nombreux coups de forces ».

Cette menace concerne directement les pays de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Des pays comme le Mali et le Burkina Faso confrontés au terrorisme, à l’insécurité et une crise politique avec des transitions qui durent, subiraient des conséquences de la crise de leur voisin direct où résident leurs diasporas en grand nombre.

Broulaye Koné

 

 

 

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