Souveraineté alimentaire : La promotion des semences locales par la COFERSA

Depuis 2009, la Convergence des Femmes Rurales pour la Souveraineté Alimentaire (COFERSA) mène des actions de sensibilisation et de promotion des semences locales auprès des agriculteurs. Ces semences, essentielles à la préservation de l’agriculture traditionnelle, sont de plus en plus menacées de disparition. C’est dans ce contexte que Mme Alimata Coulibaly, présidente de la COFERSA, a exprimé ses préoccupations lors de la rencontre annuelle de l’organisation, tenue du 19 au 21 décembre 2024 à Sikasso, dans la localité de Pimperna. Le thème de cette rencontre était : « Agroécologie paysanne, systèmes semenciers paysans, systèmes alimentaires et nutritionnels, biodiversité cultivée et non cultivée pour l’agriculture et l’alimentation, et pour une souveraineté alimentaire durable ? »

La mairie de Pimperna a ainsi accueilli les membres de la COFERSA, qui ont exprimé leur cri du cœur face aux défis rencontrés par les producteurs de semences locales. Sous les slogans « La femme, au cœur de la dynamique : gardienne vivante des semences paysannes en agroécologie et en alimentation » et « Les femmes, moteurs de l’autonomie semencière pour la souveraineté alimentaire », la COFERSA a invité les autorités locales à soutenir cette initiative.

M. Boubacar Koné, conseiller technique à la Chambre régionale de l’agriculture de Sikasso, a rappelé l’importance de cette rencontre pour le développement rural : « Cette activité est un cadre de rencontre pour les femmes membres de la COFERSA, visant à promouvoir et valoriser les semences locales produites ici, en mettant en valeur ce que nous produisons sur notre propre terre. »

Mme Maiga Zeinabou Aliou Maiga, de la Direction régionale de l’agriculture de Sikasso, a quant à elle insisté sur l’importance des semences pour l’agriculture locale : « Les semences sont essentielles pour une agriculture durable. Je suis ici pour rendre compte à mon service de l’activité d’aujourd’hui », a-t-elle affirmé.

Présidente de la COFERSA et membre du Comité Ouest-Africain des Semences Paysannes (COASP), Mme Alimata Coulibaly a souligné l’importance de cet événement : « Cette rencontre régionale est dédiée aux semences paysannes et maraîchères pour l’autonomie semencière, en agroécologie paysanne. Présente dans toutes les régions du Mali, sauf Kidal, la COFERSA vise à promouvoir et valoriser les semences paysannes, à favoriser une alimentation saine et propre, et à initier la dynamique de la ‘case de semences paysannes’ dans la région de Sikasso. »

Youssouf Traoré, coordinateur national de la COFERSA à Bamako, a rappelé l’importance de la collaboration avec l’État pour la promotion des semences paysannes et de l’agroécologie : « Nous travaillons à renforcer notre partenariat avec l’État pour soutenir les semences locales et l’agroécologie. Nous avons identifié plusieurs difficultés concernant la production et la conservation de ces semences. La COFERSA a élaboré une déclaration au nom des cultivateurs et paysans engagés dans l’agroécologie, mettant l’accent sur les avantages des semences locales. C’est un combat que nous menons chaque jour. »

Il a ajouté que l’une des raisons de cette mobilisation réside dans le déclin de l’autonomie des cultivateurs : « Les agriculteurs ne sont plus autonomes à cause de l’achat des semences hybrides. Par exemple, un cultivateur peut récolter 40 tonnes, mais il se retrouve souvent dans une situation où l’argent gagné ne suffit pas à rembourser ses dettes. Pour la culture de pommes de terre, les cultivateurs doivent acheter des engrais et contracter des dettes bancaires pour financer leur production. Ainsi, un paysan pauvre se retrouve souvent dans l’incapacité de cultiver efficacement. »

La cérémonie s’est conclue par la lecture de la déclaration finale de la COFERSA, soulignant les actions futures et les engagements à prendre pour garantir l’autonomie semencière et la souveraineté alimentaire des communautés rurales.

Kada Tandina
Mali24.info