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Tension diplomatique : le Mali ferme sa frontière avec la Mauritanie, accusée de double jeu

Rien ne va plus entre Bamako et Nouakchott. Dans un geste fort, les autorités maliennes ont décidé de fermer leurs frontières avec la Mauritanie, accusée d’entretenir un double discours sur la lutte contre le terrorisme. Une décision qui traduit un profond malaise diplomatique entre deux pays longtemps présentés comme partenaires dans la sécurité du Sahel.

Selon plusieurs sources concordantes, Bamako reproche à son voisin de l’Ouest d’être devenu un refuge discret et une base arrière pour des groupes armés opérant au Mali. Ces accusations ne datent pas d’hier : déjà en 2013, des terroristes blessés auraient été soignés sur le territoire mauritanien, un fait qui avait à l’époque suscité peu de réactions officielles.

Aujourd’hui, le ton est monté d’un cran. Des services de renseignement russes affirment que la Mauritanie serait un point de transit pour des armes et des drones d’origine ukrainienne, destinés à des groupes terroristes actifs dans le Sahel. Une accusation lourde, qui vient jeter un nouvel éclairage sur les ambiguïtés supposées de la politique mauritanienne vis-à-vis du terrorisme.

Bamako voit dans ces agissements la preuve d’un double jeu dangereux : d’un côté, Nouakchott affiche une façade de coopération avec les États du Sahel ; de l’autre, elle fermerait les yeux sur des trafics et des complicités compromettant la sécurité régionale.

Cette méfiance n’est pas sans fondement. Dans un contexte où le Mali, le Niger et le Burkina Faso réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont choisi de rompre avec les anciennes logiques de dépendance et de tutelle étrangère, la position ambivalente de la Mauritanie interroge. Elle apparaît de plus en plus isolée face à une dynamique de souveraineté assumée et de rejet des ingérences extérieures.

La fermeture des frontières, au-delà d’un acte diplomatique fort, sonne comme un avertissement clair : le Mali ne tolérera plus les faux-semblants ni les alliances dissimulées qui alimentent le chaos régional. Bamako entend désormais traiter d’égal à égal avec ses voisins, sur la base de la confiance et de la loyauté deux valeurs qui semblent aujourd’hui vaciller dans les relations avec Nouakchott.

Dily Kane

mali24

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