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TERRORISME : La défiance par l’asphyxie économique

Ces derniers jours, les mouvements terroristes ont repris du poil de la bête et sont passés à la vitesse supérieure dans l’exécution des menaces longtemps brandies de déstabiliser l’état et les populations par la paralysie du secteur économique. Comme l’année dernière et l’année précédente, leurs actions dévastatrices interviennent au mois de septembre et rafraîchit forcément la mémoire des plus oublieux sur la double attaque meurtrière de l’Ecole de Gendarmerie et de l’Aéroport Senou ainsi que sur la destruction beaucoup plus sanglante du bateau de transport-passagers «Tombouctou».

Nous septembre 2025 et les populations civiles sont a nouveau au cœur de leurs objectifs, sans doute en application des représailles longtemps annoncées du soutien affiché de certaines localités aux forces armées régulières. C’est le cas des villes de Kayes et de Nioro, deux cités dont les habitants vivent depuis quelques jours dans la hantise d’un encerclement djihadiste. La patrouille terroriste a commencé par l’arraisonnement d’un convoi de membres de la famille chérifienne de Nioro et la captivité d’une demi-dizaine de ses passagers, tandis que 6 otages sénégalais annoncés dans la foulée seront libérés, selon un communiqué d’une structure associative dans leur pays d’origine.

Plusieurs sources concordantes, parfois éléments visuels à l’appui, témoignent par ailleurs des files de plusieurs kilomètres occasionnés par les fouilles des véhicules à destination ou en provenance des deux localités pour y débusquer des voyageurs originaires des deux villes.

Au blocus des localités de Kayes et de Nioro s’ajoute la chasse aux véhicules de la compagnie «Diarra Transports» massivement incendiés à travers le pays, au lendemain d’un ultimatum de leur immobilisation lancé par le JNIM. Le mouvement terroriste lui reproche notamment d’être partie prenante dans la guerre qu’il livre aux autorités maliennes, selon le même message transmis à ce sujet par son porte-parole et qui annonce par la même occasion un embargo total sur l’importation de carburant sur l’ensemble des corridors d’approvisionnement du pays. Nombre de contrevenants en ont pris pour leur audace de défier l’embargo djihadiste sur le carburant avec l’incendie de plusieurs camions-citernes sur les tronçons respectifs. De quoi justifier les craintes d’une pénurie latente et la menace d’une paralysie de toute l’activité économique, si le blocus devait perdurer dans un pays où la production énergétique est fortement tributaire des hydrocarbures. Un éventuel arrêt des approvisionnements serait ainsi synonyme d’un retour à la même crise énergétique que les autorités n’ont atténuée qu’à coups de prélèvements sur les usagers de téléphonie mobiles.

Ça n’est pas tout. Les importations d’hydrocarbures contribuent aussi pour 40% des recettes douanières sur lesquelles reposent les finances publiques et les ressources nécessaires pour le fonctionnement de tout le mécanisme sécuritaire et anti-djihadiste. Notons que les intentions de passer à l’asphyxie de l’économie se traduisaient déjà par le saccage de plusieurs unités industrielles à travers le pays.

A KEÏTA

Le Témoin

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