Tribune des nations unies: Le Mali fustige le comportement ambigu de l’Algérie
Lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, ce samedi à New York, le Mali, par la voix de son ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, a vigoureusement dénoncé les récentes déclarations de deux hauts responsables algériens, accusés de porter atteinte aux relations bilatérales entre les deux pays.
Le porte-parole du gouvernement malien a profité de l’occasion pour saluer la sagesse du président algérien Abdelmadjid Tebboune, tout en exprimant une vive désapprobation face aux propos de certains membres de son gouvernement, jugés contraires aux engagements fraternels annoncés par l’Algérie.
En effet, l’intervention du ministre malien fait suite aux déclarations du ministre algérien des Affaires étrangères et du représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies. Le premier a affirmé, le 31 juillet 2024, que la crise malienne nécessitait une solution politique, rejetant l’option militaire. Selon lui, l’accord d’Alger, bien que critiqué au Mali, aurait contribué à préserver la souveraineté du pays. Des propos que le gouvernement malien a qualifiés de « grave ingérence dans ses affaires intérieures ». Pour les autorités maliennes, l’accord d’Alger est désormais révolu, et la gestion de la crise sécuritaire au Mali relève exclusivement de la souveraineté nationale.
Le 26 août 2024, le représentant permanent algérien à l’ONU a, quant à lui, accusé le Mali d’avoir mené une frappe de drone dans le nord du pays, causant la mort de civils. Des accusations que Bamako a fermement rejetées, dénonçant une « campagne de désinformation » visant à discréditer les Forces de Défense et de Sécurité maliennes (FAMa). Le gouvernement malien a rappelé que les opérations de ses forces armées, y compris l’utilisation de drones, respectent les normes internationales et visent exclusivement des cibles terroristes.
Tout en soulignant l’engagement historique du Mali aux côtés de l’Algérie durant la guerre de libération, le ministre malien a exprimé son indignation face aux attaques verbales de ces deux diplomates algériens. Il a rappelé que le Mali avait offert son territoire comme base arrière aux Moudjahidines algériens et avait participé activement à la lutte contre le colonisateur français. Cet héritage commun, a-t-il soutenu, devrait encourager une relation de respect mutuel, et non des interventions malveillantes.
Le porte-parole du gouvernement malien a conclu son intervention en adressant une mise en garde claire aux autorités algériennes. « Pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité ; pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité », a-t-il déclaré.
Coulibaly A
Mali24