Une femme devant la justice anversoise pour avoir étouffé sa mère atteinte de démence
Un jury sera composé lundi à la cour d’assises d’Anvers pour le procès de Carina Huyghe (63), originaire de Puurs-Sint-Amands, accusée de matricide. Il y a cinq ans, elle avait administré des médicaments à sa mère de 81 ans, atteinte de démence, et lui avait pressé un oreiller sur le visage. La victime est décédée deux jours plus tard. Le médecin légiste estime que les actions de l’accusée ont, au moins, précipité sa mort.
Maria Van Beneden est décédée dans la nuit du 3 au 4 novembre 2020 dans une maison de repos de Bornem (province d’Anvers). La police a été appelée sur les lieux, le décès étant considéré comme suspect. Le responsable du service chargé des personnes atteintes de démence et deux aides-soignants ont rapporté plusieurs incidents inquiétants dans les semaines précédant le décès, dans lesquels la fille de la pensionnaire, Carina Huyghe, était à chaque fois impliquée.
Tentatives d’étouffement ?
La victime avait des problèmes de déglutition, elle recevait donc une alimentation liquide. Le personnel indique néanmoins que sa fille lui donnait régulièrement des morceaux de fruits, alors qu’on lui avait demandé de ne pas le faire. Après une visite de l’accusée le 26 octobre 2020, Maria Van Beneden avait été retrouvée allongée, semblant s’étouffer, alors qu’elle aurait dû être assise. Elle a également vomi une substance verte, alors qu’elle n’avait rien mangé de vert.
Sur le lit de sa mère, un oreiller dans les mains
Le 2 novembre 2020, les membres du personnel soignant ont soudainement entendu la victime hurler. Ils ont trouvé l’accusée sur le lit de sa mère, un oreiller dans les mains. Lorsque Carina Huyghe les a remarqués, elle a fait mine de secouer l’oreiller. Sa mère était devenue bleue et ses narines étaient fermées. Le personnel a alors décidé d’entrer dans la chambre toutes les dix minutes tant que l’accusée était présente. À la suite de cet incident, l’état de santé de la victime s’est dégradé. Elle a perdu la vie deux jours plus tard. Lors de son audition, Carina Huyghe a assuré qu’elle n’avait rien fait de mal.
Des médicaments non prescrits décelés
L’autopsie a déterminé que Maria Van Beneden est décédée d’une “pneumonie par aspiration”, une inflammation des poumons causée par l’inhalation de substances comme de la nourriture, des liquides, des sécrétions buccales ou gastriques dans les voies respiratoires. Des médicaments qui ne lui avaient pas été prescrits, mais qui pouvaient être liés à sa fille, ont également été trouvés dans son sang. Il s’agissait d’un antidépresseur et d’un relaxant musculaire, qui rendaient la respiration de la victime plus difficile.
Abréger les souffrances de sa mère
L’accusée a été confrontée à toutes les conclusions et a avoué qu’elle voulait abréger les souffrances de sa mère. Le 2 novembre 2020, elle lui avait injecté divers médicaments dans la bouche et elle a également admis qu’elle lui avait pincé le nez et qu’elle avait pressé un oreiller sur son visage pendant plusieurs minutes. D’après le médecin légiste, les médicaments et l’étouffement ont au moins accéléré le décès de Maria Van Beneden. Sans les actions de l’accusée, la victime ne serait très probablement pas décédée le 4 novembre 2020.
A. FO – Belga
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