Dissolution de l’AEEM : Quand les anciens leaders vont à l’encontre de l’opinion
Le mercredi 14 mars 2024, par le biais du ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Conseil des Ministres a décidé de dissoudre l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM). Cette décision a été largement saluée par une partie de la population, notamment les parents et les responsables de l’éducation. Cependant, certains anciens dirigeants de l’AEEM, nostalgiques de mars 1991, ont exprimé leur opposition lors d’une réunion organisée le dimanche 17 mars 2024, au Mémorial Modibo Keita, sur l’initiative du Cercle de Réflexion et de Solidarité des Anciens et Sympathisants de l’AEEM (CRS-AS/AEEM). Ils dénoncent la dissolution par les autorités actuelles et affirment vouloir recourir à des moyens légaux et démocratiques pour annuler cette décision. Cette dissolution survient à un moment où de nombreux débats ont eu lieu sur la pertinence de l’AEEM, compte tenu des dérives observées et de la perte de sa valeur initiale. Les anciens dirigeants sont critiqués pour n’avoir rien fait pour ramener l’association sur la bonne voie et apaiser les tensions dans les écoles et universités. De plus, la récente montée de la violence avec l’utilisation d’armes blanches et à feu sur les campus n’a pas suscité de réaction de leur part. L’AEEM est également accusée d’être devenue un moyen pour certains politiciens d’obtenir des postes lucratifs, alimentant ainsi l’anarchie et servant de milice étudiante. Pour de nombreux observateurs, l’opposition des anciens dirigeants à la dissolution de l’AEEM est perçue comme un aveu de leur propre responsabilité dans le déclin de l’association. En somme, l’AEEM est arrivée à sa fin de manière inévitable.
Mohamed Kanouté
Mali24