26è édition de l’EID : Le témoignage émouvant de Mme Diarra Oumou Sidibé de Kayes
Le Centre International de Conférence de Bamako CICB a servi de cadre ce samedi 10 décembre 2022 pour la tenue de la 26è session édition de l’Espace d’interpellation démocratique (EID).
Parmi les différentes interpellations de cette 26è édition de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID) des citoyens à l’endroit du gouvernement, figure en bonne partie celle de Mme Diarra Oumou Sidibé agent chargée du nettoyage du Centre de Santé Communautaire de Kayes plateau, qui a été un fait marquant de cette édition.
Habillée en tenue wax, écharpe sur sa tête Mme Diarra Oumou Sidibé a dans son récit glassant et combien émouvant a provoqué un silence de mort dans la salle, on pouvait y attendre une mouche voler.
Dans son récit plein d’émotion Mme Diarra Oumou Sidibé raconte ceci :
« Je suis Mme Diarra Oumou Sidibé domiciliée à Kayes, ça fait aujourd’hui 12 ans que je suis chargée du nettoyage du Centre de Santé Communautaire de Kayes plateau. Jai commencé à travailler avec l’accord des responsables de l’ASACO qui m’ont dit qu’ils me payeront à 45000FCFA par mois car disent –ils c’est le salaire du manœuvre, mais vu que l’ASACO est à ses débuts, ils vont me payer à 35.000FCFA mais que dans les jours à venir l’ASACO s’engage à payer les arriérés de salaires. Après cet accord avec les responsables de l’ASACO j’ai juste été payée 3 fois et après rien.
Souvent on me paye à 20.OOOFCFA, souvent 25.OOOFACFA et même souvent 5 mois sans salaire.
Malgré cette situation j’ai continué à travailler sans relache, car je suis une femme qui a des enfants à nourrir et d’autres charges en famille.
Malgré mes reclamations, malgré mes cris de cœur et de détresse pour être en possession de mes arriérés de salaire comme convenu entre nous , les responsables de l’ASACO de Kayes plateau n’ont pas été sensibles jusqu’à la fin de leur mandat.
Avec l’arrivée de la nouvelle équipe à la tête de l’ASACO j’ai continué encore à réclamer mes droits sans succès.
Vu la situation j’ai été à l’inspection de travail qui a demandé à l’ASACO de me mettre dans mes droits sans succès.
. J’ai été au tribunal de grande instance de Kayes qui m’a remis une grosse demandant à l’ASACO de payer mes arriérés de salaire estimées à 140.000FCFA et les differenciels évalués à 1,5 millions sans succès.
Mon enfant est tombé malade j’ai demandé mes arriérés de salaire sans succès.
Il a été évacué à Bamako j’ai demandé mes arriérés de salaire sans succès, et faute d’argent il est décédé dans mes bras.
Je suis aujourd’hui devenue la risée de l’ASACO et les gens ne cessent de se moquer de moi dans la rue.
Je passe des nuits entières sans sommeil et en train de regarder mes enfants qui n’ont d’autres soutiens que moi leur maman.
J’ai pas voulu être un bandit, ni un vagabond j’ai voulu travailler pour gagner ma vie à la sueur de mon front, mais hélas!
Je suis là à cette 26ème édition pour demander humblement aux plus hautes autorités du pays de m’aider à entrer en possession de mes droits. ».
Mohamed Kanouté
Source : Mali24.info