Dr. Ibrahim Traoré, médecin résident en gynécologie obstétrique au CHU Hassan II : “Prolapsus génital, une maladie assez fréquente qui s’accentue avec le temps…”

Connu comme une descente d’organes situés dans le bas ventre à travers le plancher pelvien, le prolapsus génital est très fréquent chez les femmes et peut survenir à tout âge. Pour mieux comprendre le prolapsus génital, Mali Tribune a rencontré Dr. Ibrahim Traoré médecin résident en gynécologie obstétrique au CHU Hassan II de Maroc. Entretien.

Mali Tribune : Qu’est-ce le prolapsus génital et qu’est-ce qui le favorise ?

Dr. Ibrahim Traoré : Le prolapsus génital, le plus souvent associé à un prolapsus urinaire dont l’entité fait le prolapsus uro-génital, représente un trouble de la statique des organes pelviens de la femme. C’est une maladie très fréquente, qui apparaît et s’accentue avec le temps. Le prolapsus uro-génital est une maladie bénigne (qui évolue de façon simple sans conséquence grave) mais créant une gêne fonctionnelle très importante notamment dans les stades avancés, nécessitant alors une prise en charge thérapeutique dans la majorité des cas chirurgicaux.

Le prolapsus génital est favorisé généralement par la grossesse et les accouchements, ce qui en fait une maladie essentiellement féminin. Les grossesses trop précoces ou répétées surtout lorsque celles-ci se terminent par un accouchement difficile.

En plus de la grossesse et l’accouchement, d’autres facteurs peuvent favoriser le prolapsus génital. Parmi lesquels l’âge, la carence en estrogènes après la ménopause, à certaines carences nutritionnelles ou à l’obésité.

Mali Tribune : Quels sont ses symptômes ainsi que les différentes formes de prolapsus génital ?

Dr. Traoré : Les symptômes les plus fréquents du prolapsus uro-génital sont : une augmentation du volume du vagin ou de la vulve ; une sensation de boule vaginale avec une impression de perte d’organes ; un trouble à l’émission des urines, mictions fréquentes (plus d’une dizaine de fois dans la journée), des douleurs lors du rapport sexuel ; des saignements ; la constipation…

Les différentes formes du prolapsus uro-génital sont liées à l’organe concerné. Il s’agit de l’utérus (hystérocèle elle est une descente de l’utérus vers l’orifice vulvaire c’est un affaiblissement des muscles et ligaments qui soutiennent l’utérus en position normale).

La vessie on parle alors de cystocèle (qui est un affaissement de la vessie dans le vagin suite à un affaiblissement des structures pelviennes qui l’a soutiennent) et plus rarement le rectum (rectocèle). On peut voir plusieurs forme ensemble. La maladie est stadifiée de 1 à 4 allant du plus simple au plus compliqué avec issue des organes à travers le vagin.

 Mali Tribune : Comment le médecin fait-il le diagnostic ?

Dr. Traoré : Le diagnostic du prolapsus génital est essentiellement clinique, les symptômes ressentis par la patiente sont généralement au premier plan ensuite le médecin procédera à un examen clinique. Certains examens d’imagerie médicale peuvent aider à poser le diagnostic.

Mali Tribune : Quels sont les traitements possibles ? Et comment doit-on le prévenir afin de l’éviter ?

Dr. Traoré : Lorsque le prolapsus est à un stade précoce, certaines pratiques ou changement de comportement peuvent apporter une grande amélioration sinon à un stade plus avancé le traitement de référence est la chirurgie. Actuellement avec l’avancée de la chirurgie endoscopique gynécologique et de l’uro-gynécologie, la prise en charge chirurgicale des prolapsus devient de moins en moins invasive avec des résultats satisfaisants.

Le prolapsus uro-génital étant une maladie généralement liée à la grossesse et l’accouchement, la prévention consiste à éviter les grossesses précoces, les grossesses rapprochées, la surveillance médicale des grossesses, l’accouchement dans un milieu médical et surtout le suivi après accouchement qui va permettre d’identifier rapidement les troubles liés à l’accouchement.

Propos recueillis par

Aïchatou Konaré

Malitribune

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