Littérature : Malgré sa cécité, il publie son premier livre

WILDAF/Mali, sous la présidence de Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, a organisé une cérémonie de lancement de deux livres, notamment ceux de deux collaborateurs : Mme Fofana Manténin Niambélé et M. Hama Ibrahim Tandina, ce jeudi 25 janvier 2024 à l’hôtel Les Colibris de Magnambougou. Malgré sa cécité et résidant à Bamako depuis la crise de 2012, le Vieux Tandina a décidé d’immortaliser ses émotions à travers son ouvrage intitulé : « Les âmes en quête de paix ».

Être un déplacé n’est pas la fin du monde. Être écrivain et perdre la vue est véritablement une source d’inquiétude et d’angoisse pour chaque auteur. Le cœur meurtri et abattu par son passé douloureux qui l’a contraint à quitter Tombouctou avec toute sa famille, M. Hama Ibrahim Tandina est un collaborateur engagé de WILDAF depuis la rébellion Touareg de 2012. Il regrette amèrement cette rébellion qui a mis fin à toutes ses amitiés avec ses amis arabes et Touaregs : « Je me souviens des services rendus par mes amis arabes et Touaregs. Ils se rebellent contre quoi, contre qui ? Pas contre nous quand même ? Ce regret m’a poussé à écrire pour la quête de la paix, afin de retrouver la cohésion perdue. La suite porte sur l’immigration clandestine des jeunes, dont beaucoup ont rejoint des groupes armés. J’essaie de dissuader ces jeunes. »

« Je regrette l’harmonie qui existait entre nous, avec nos frères arabes et Touaregs, dans le milieu scolaire, sportif. Nous sommes nostalgiques de ce passé, de la cohésion, du vivre-ensemble que nous avons connu avec nos frères », ajoute le vieux Tandina.

D’après Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, ancienne Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, et présidente de WILDAF : « Vu son âge avancé et sa détermination au sein de l’association WILDAF, j’ai décidé de le soutenir. J’ai rarement rencontré des hommes comme M. Tandina. Même s’il a perdu la vue, il a écrit son livre sur la paix et la cohésion sociale. »

Mme Niaré Fatoumata Kéita, directrice de la maison d’édition Figuira, remercie l’auteur qui, malgré son handicap et les difficultés à se faire éditer, n’a pas renoncé à réaliser son rêve, ce qui devrait donner de l’espoir aux autres. Elle conseille aux passionnés de la lecture et de l’écriture : « Ne vous autocensurez pas, ne permettez pas à quelqu’un de vous autocensurer. Si ce que vous avez écrit ne lui plaît pas, il a la liberté d’écrire. Nous ne sommes pas importants, ce sont nos œuvres qui le sont, elles demeureront et nous subsisterons à travers elles. »

Kada Tandina

Mali24.info

Laisser un commentaire