Cancers féminins : le Pr Diallo appelle au dépistage et à une mobilisation collective contre ces tueurs silencieux
Ce samedi, une conférence axée sur les cancers féminins s’est tenue à la Société Internationale Linguistique. L’événement a rassemblé plusieurs personnalités, dont Sofiath Adjeodah, présidente du Haut Conseil des Béninois de l’Extérieur au Mali, l’apôtre prophète Sedek Emmanuel, le pasteur Mathieu Fané, Mme Cklay Boti, présidente de l’église Charité Divine des Liblin, ainsi que d’autres figures influentes.
Après une prière d’ouverture, le Pr Yacouba Lazare Diallo, hématologue-biologiste à l’Hôpital du Mali, a pris la parole pour souligner l’importance du dépistage et de l’action collective dans la lutte contre le cancer. « Nous avons fait des progrès, mais le chemin reste encore long », a-t-il déclaré, rappelant que le cancer est la deuxième cause de mortalité dans le monde, ayant causé près de 9,6 millions de décès en 2018. Il a insisté sur le rôle essentiel du dépistage, qui permet de détecter les cancers avant l’apparition des métastases.
Le Pr Diallo a également abordé l’impact des cancers féminins, notamment le cancer du sein et celui du col de l’utérus. Selon lui, « le traumatisme psychologique causé par la maladie peut parfois être plus difficile à surmonter que la maladie elle-même ». Il a expliqué que le cancer du col de l’utérus est souvent lié aux infections sexuellement transmissibles, comme le virus du papillome humain (VPH), et que la prévention repose principalement sur le dépistage et la sensibilisation.
En ce qui concerne le cancer du sein, il a souligné que « la première étape du dépistage, c’est la femme elle-même ». En insistant sur l’importance de l’auto-examen, il a précisé que toutes les masses détectées ne sont pas cancéreuses, mais que des examens comme la mammographie et l’échographie permettent une détection plus précise. « N’ayez pas peur de perdre vos seins ; la vie est bien plus précieuse », a-t-il affirmé, encourageant les femmes à vaincre leurs peurs pour préserver leur santé.
Pour conclure, le Pr Diallo a insisté sur la nécessité d’une lutte collective contre le cancer, qui ne doit pas être laissée à la charge d’une seule association, mais doit devenir un engagement de toute la société. « Le cancer n’est pas une fatalité », a-t-il martelé, en rappelant que la prévention et le traitement précoce permettent de sauver des vies.
Le témoignage de Mme Sangaré Safiatou, membre de l’association « Les Combattantes du Cancer », a été particulièrement émouvant. Diagnostiquée d’un cancer du sein après un dépistage, elle a subi une mastectomie en 2016. Depuis lors, elle se consacre à la sensibilisation et à l’accompagnement des femmes touchées par le cancer, les incitant à effectuer des dépistages précoces pour éviter des traitements plus lourds.
Cette conférence a permis de sensibiliser les femmes à l’importance de la vigilance face aux cancers féminins, d’encourager la solidarité et de rappeler que la lutte contre ces maladies silencieuses requiert l’engagement de tous. Elle s’est clôturée par une séance de dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, une initiative des organisateurs pour renforcer l’appel à une action commune contre ces tueurs silencieux.
Coulibaly A
Mali24