Société

Faladjè Village CAN : Qui veut s’approprier la place publique ?

Ce lundi 20 janvier 2025, les résidents de Faladjè Village CAN ont brisé le silence face à une menace qui plane sur leur cadre de vie. Réunis en assemblée générale, ils ont dénoncé avec véhémence une énième tentative d’expropriation de leur espace public, orchestrée dans l’ombre et en violation flagrante des engagements contractuels. L’objectif de cette rencontre était aussi d’alerter les plus hautes autorités sur ce qu’ils qualifient d’injustice inacceptable dans un Mali qui se veut respectueux du droit et de la transparence.

Au Mali, le foncier est une source de tension permanente et Faladjè Village CAN en est aujourd’hui une victime. Pendant plus de 21 ans, l’espace public de près d’un demi-hectare a servi de pilier communautaire, accueillant les habitants pour diverses activités sportives, culturelles et sociales. Pourtant, à leur grande stupéfaction, les résidents ont découvert, il y’a quelques jours, des signes inquiétants : des fondations, des matériaux de construction, et des ouvriers s’activant clandestinement.

Que se passe-t-il ?

« Nous vivons ici avec la promesse d’un cadre de vie harmonieux, conçu pour les familles et les générations futures. Nous avons accepté de venir vivre ici sur la base de certaines garanties. Il s’agit des commodités indispensables telles qu’une école, un centre de santé, une mosquée, un marché, et surtout des espaces verts et publics pour nos enfants, pour nos activités sportives, et pour notre communauté », explique M. Deby Sodibé, modérateur de l’assemblée et membre actif de l’association des résidents.

Mais à leur grande surprise, des inconnus revendiquent l’un des rares espaces publics restants dans la cité. « Ni nos sages, ni nos chefs de quartier, ni notre association des résidents n’ont été consultés, informés, ou impliqués dans une quelconque décision concernant une modification de l’usage de cet espace », explique-t-il. À notre connaissance, précise-t-il, ni le promoteur initial, la société Wahode de feu M. Diawara, ni son partenaire, la Banque Malienne de Solidarité (BMS), anciennement appelée Banque de l’Habitat du Mali(BHM) n’ont légitimé ce transfert.

Selon M. Sidibé, ce terrain est un espace public et commun, conçu pour servir les résidents de la cité. « Nous ne pouvons ni ne devons accepter qu’il soit accaparé ou transformé à des fins qui nous sont inconnues. que ni les sages, ni les chefs de quartier, ni l’association des résidents n’ont été consultés. Nous sommes les propriétaires légitimes de cet espace, et nous ne tolérerons pas qu’il soit détourné à des fins obscures », s’insurge M. Deby Sidibé.

Une histoire de dettes et d’abus de pouvoir

Selon les informations, la société Wahode, en charge de l’aménagement initial et promoteur du projet Village CAN sous la direction de feu M. Diawara, aurait frauduleusement cédé cet espace à la Banque Malienne de Solidarité (BMS), anciennement Banque de l’Habitat du Mali, pour éponger des dettes. Non seulement cet acte est contraire aux engagements pris lors de la création de la cité, mais la banque aurait ensuite revendu le terrain à des particuliers anonymes.

Les résidents dénoncent un double abus. D’une part, le non-respect des clauses contractuelles par Wahode, et d’autre part, l’attitude de la BMS, qu’ils accusent d’exercer un pouvoir arbitraire sans tenir compte des intérêts des habitants.

Face à cette situation, les habitants de Faladjè Village CAN sont plus déterminés que jamais à défendre leur espace. « Nous demandons l’arrêt immédiat de tous les travaux en cours sur cet espace public. Nous appelons les autorités à intervenir rapidement afin de préserver notre droit légitime », martèlent-ils.

Profitant de cette assemblée qui coïncide avec la célébration de la fête de l’Armée nationale, les résidents du village Can de Faladjè ont rendu hommage aux forces armées qui se donnent corps et âmes pour protéger les populations civiles.

Coulibaly A

Mali24

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