Centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose : Les travailleurs dénoncent des licenciements abusifs et une gestion autoritaire
Le Centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose (CRLD) est en proie à une vive contestation. Ce mercredi, le personnel, en colère, s’élève contre la décision controversée du directeur général, le Pr Adiouma Guindo, qui prévoit de licencier 10 médecins expérimentés. Une démarche que les travailleurs jugent non seulement abusive mais également contraire aux engagements pris et aux droits des employés.
Au lieu d’améliorer les conditions de vie et de travail pour mieux répondre aux besoins des nombreux patients atteints de drépanocytose, surnommée « la tueuse silencieuse », le directeur général semble aggraver la situation en réduisant les effectifs. « Ces licenciements sont non seulement illégaux, mais aussi injustifiés, car ils ne respectent aucune procédure réglementaire ni les droits des travailleurs », déclare Dr Pierre Guindo, secrétaire général du comité syndical.
Des motifs infondés
Selon Dr Guindo, les arguments avancés par le directeur, notamment l’insatisfaction des résultats obtenus, sont dénués de fondement. « Ces médecins, qui cumulent chacun dix ans d’expérience, n’ont jamais reçu d’avertissement ni de sanction disciplinaire. Au contraire, ils ont souvent été félicités pour leur engagement malgré des conditions de travail déplorables », explique-t-il.
Le comité syndical souligne l’absurdité de la décision, dans un centre qui ne dispose que de 50 travailleurs pour s’occuper de 18 000 patients. « Licencier 10 médecins dans ces conditions est une aberration. Qui prendra leur place ? », s’interroge Dr Guindo, dénonçant par ailleurs le remplacement des médecins par des étudiants non formés à la prise en charge de la drépanocytose.
Conditions de travail dégradées et engagements trahis
Le malaise au CRLD va bien au-delà des licenciements. Selon Dr Ibrahima Keita, médecin et biostatisticien, également secrétaire aux relations extérieures du comité syndical, le personnel a subi sept mois sans salaire tout en continuant à travailler avec dévouement.
« Nous avons accepté des contrats à durée déterminée avec la promesse qu’ils seraient transformés en CDI au terme de deux ans. Aujourd’hui, ces engagements ont été bafoués », déplore-t-il.
En plus de ce non-respect des promesses, le personnel dénonce l’absence de couverture sociale, notamment l’INPS et l’AMO, pourtant essentielles pour garantir leurs droits. Ces frustrations, combinées à leurs revendications légitimes, semblent être à l’origine des licenciements abusifs.
Un appel à la justice et à l’intervention des autorités
La situation a atteint un point critique le mardi 21 janvier, lorsque des forces de sécurité auraient été mobilisées pour expulser les médecins visés, sous les yeux des patients. « C’est un abus de pouvoir intolérable ! », s’insurge Dr Guindo.
Face à cette gestion autoritaire, le comité syndical exige la réintégration immédiate des collègues licenciés, la régularisation des contrats et le respect des engagements. « Nous ne reprendrons pas le travail tant que justice ne sera pas rendue », avertit le comité.
Les travailleurs en appellent aux autorités de la transition, notamment au président et au ministre de la Santé, pour intervenir rapidement. « Est-ce cela le nouveau Mali ? », s’interrogent-ils, espérant que cette crise trouvera une issue favorable.
Coulibaly Adama
Mali24
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