Révision annuelle des listes électorales : La MODELE Mali déplore « la non prise en compte des déplacées et des réfugiés »

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Les responsables de la Mission d’observation des élections au Mali (MODELE Mali) regroupés au sein de la Synergie 22 (comprenant 43 organisations de la société civile malienne) étaient face à la presse, le lundi 7 novembre 2022, à Maeva Palace de Bamako pour inviter les autorités de la transition à renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire pour permettre aux citoyennes et citoyens d’avoir accès aux commissions administratives dans le cadre de la Révision annuelle des listes électorales (RALE). « La première phase de la RALE, prévue du 1er au 31 octobre, est terminée. La MODELE a observé la non prise en compte des populations déplacées internes et des réfugiés. La faible participation des populations aux activités de la RALE est à déplorer…», révèle le rapport de la MODELE Mali sur les opérations de la RALE.

Cette conférence de presse était animée par le chef de MODELE Mali, Dr. Ibrahima Sangho, en présence de Abdoulaye Guindo de DONIBLOG (la communauté des Bloggeurs du Mali), de Assitan Sogodogo du CONSORTIUM ELE-Citoyenneté Droits Humains Inclusifs, de Oumar Ben de Tuwindi et d’autres personnalités. Selon le conférencier, Dr. Ibrahima Sangho, la MODELE a observé le démarrage des opérations de la RALE dans la majorité des communes des 49 Cercles et des 6 communes du district de Bamako. Avant d’ajouter que cette période de démarrage se fait en l’absence de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) qui doit superviser les opérations, suivant l’article 57 de la Loi électorale. « Les commissions administratives ont été installées le 1er octobre 2022, conformément aux dispositions légales, dans la plupart des localités. Elles sont composées de représentants de l’État et des partis politiques.

Cependant, elles ne sont pas toutes fonctionnelles, faute de documents de travail comme dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal. La non installation des commissions, dans certaines communes, relève dans la plupart des cas d’un problème d’ordre sécuritaire à l’image des régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. Dans l’ensemble des localités observées, les opérations de la RALE se déroulent certes, mais avec peu d’affluence. Le travail effectué concerne, comme prévu par la loi, les inscriptions des nouveaux majeurs, les transferts et les radiations », a-t-il dit.

Dr. Sangho a fait savoir que les populations montrent peu d’engouement pour la RALE pour plusieurs raisons : l’insuffisance d’informations sur l’importance de ces opérations de révision ; des récoltes à effectuer ; de l’accès difficile à certaines communes dû au mauvais état des routes ; des inondations et de l’insécurité. Néanmoins, dit-il, des activités de sensibilisation ont lieu par endroits par des partis politiques et des organisations de la société civile. « La première phase de la RALE, prévue du 1er au 31 octobre, est terminée.

La MODELE a observé la non prise en compte des populations déplacées internes et des réfugiés. Dans les régions de Kayes, Koulikoro et Tombouctou, la MODELE a constaté les transferts et radiations dans toutes les commissions observées. Cependant, aucune inscription d’office n’a été constatée. Cela aura pour conséquence d’exclure, des échéances électorales futures, une bonne partie des nouveaux majeurs. La faible participation des populations aux activités de la RALE est à déplorer…», a déclaré Dr. Sangho.

A l’issue de ce premier mois d’observation de la RALE, la MODELE a formulé des recommandations. Elle invite les autorités à renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire, pour permettre aux citoyens d’avoir accès aux commissions administratives ; à adopter de stratégies de prise en compte des déplacés internes et des réfugiés.

La MODELE recommande au Ministère de l’administration territoriale, la mise à disposition de locaux adéquats pour que les commissions administratives puissent travailler dans des conditions acceptables ; l’envoi diligent des documents de travail aux commissions administratives afin qu’elles puissent effectuer leurs tâches dans les temps impartis. En outre, la MODELE demande aux partis politiques, l’intensification des activités d’information et de sensibilisation afin que les citoyens connaissent les différentes étapes de la RALE et les démarches à effectuer. «Tant qu’on n’a pas de liste électorale fiable, on ne peut pas avoir des élections propres parce que les gens vont contester. Ils vont dire que le fichier électoral, au lieu de 7 millions, c’est 8 millions. Ou bien, au lieu de 7 millions, c’est 5 millions. Mais cette période de révision annuelle des listes électorales permet de déterminer le nombre exact de ceux qui doivent voter. C’est à partir du 1er octobre au 31 décembre qu’on arrête les listes de tous ceux qui doivent voter. Et si les partis politiques ne s’investissent pas davantage dans cette période, ça veut dire que toutes les contestations par rapport au fichier électoral, les partis politiques n’auront pas raison », a précisé Dr. Sangho.

Aguibou Sogodogo

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