This handout photograph taken on August 11, 2022 and released by the Etat Major des Armees (The french Defence Staff) shows soldiers of the French military mission in the Sahel known as "Barkhane" folding a French flag at an undisclosed military installation, amid the French military drawdown with troops leaving the last bases in Mali. - France's military pullout from Mali is nearing completion, with around 2,500 Barkhane anti-jihadist forces remaining in the Sahel, just under half of the deployment at its peak, say French officers. (Photo by Handout / Etat Major des Armées / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / ETAT MAJOR DES ARMEES " - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS

Fin de l’opération Barkhane : La France partie pour mieux rester au sahel

Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a annoncé officiellement la fin de l’opération Barkhane, ce mercredi 9 novembre à Toulon, dans un discours prononcé dans le cadre de son déplacement à Toulon pour présenter la nouvelle «Revue nationale stratégique».

«Notre soutien à nos partenaires se poursuivra mais selon les nouveaux principes définis avec eux», a-t-il précisé, ajoutant que la nouvelle stratégie française en Afrique sera, elle, «finalisée d’ici six mois».

«Nous lancerons dans les prochains jours une phase d’échanges avec nos partenaires africains, nos alliés et les organisations régionales pour faire évoluer ensemble le statut, le format et les missions des actuelles bases militaires françaises au Sahel et en Afrique de l’Ouest», a indiqué le président français.

On peut dire que l’opération Barkhane au Sahel a pris officiellement, fin hier. Mais quelque 3.000 militaires français restent au Tchad, au Burkina Faso et surtout au Niger où la force Barkhane a acheminé une bonne part de ses moyens militaires après avoir été «chassée» du Mali.

Les derniers soldats avaient quitté le pays le 15 août 2022, sur fond de tension diplomatique. Fondamentalement, l’officialisation de la fin de Barkhane sera sans conséquence sur le dispositif militaire français au Sahel. Il sera maintenu pour poursuivre la «lutte contre les groupes armés terroristes aux côtés des États de la région».

Seulement, selon plusieurs sources, le mandat et les conditions juridiques d’exercice vont relativement changer pour les militaires français. Leurs actions seront désormais principalement encadrées par les accords bilatéraux signés avec les pays hôtes, généralement de type Sofa (accord de statut des forces). L’élysée précise que les actions en Afrique pourront aller à l’avenir de la «formation» à «l’appui».

C’est-à-dire, potentiellement, jusqu’à de l’accompagnement au combat ou de l’«appui feu», comme c’est actuellement le cas au Niger ou au Burkina Faso. Le principe est « de réduire l’exposition et la visibilité de nos forces militaires en Afrique, de se concentrer sur la coopération et l’appui […], principalement en termes d’équipement, de formation, de renseignement et de partenariat opérationnel lorsque les pays le souhaitent», rapporte une source qui cite également l’Élysée.

Pour de nombreux Maliens, l’effectivité du désengagement total de la France signifiait la fin du paternalisme et la reprise en main par le Mali de son destin en matière de sécurité. Un sentiment qui est tout l’opposé de l’euphorie dans laquelle Serval avait été accueillie en 2013.

Le temps des victoires a été court. Ainsi, l’opération Barkhane prend fin après avoir échoué à enrayer le terrorisme au Mali. L’insécurité, d’abord concentrée au nord, a glissé vers le Centre et s’est étendue vers les Régions de Koutiala et de Sikasso. Des localités des Régions de Mopti et de Ségou, sont soumises à des blocus. L’autorité de l’État ne s’est pas toujours rétablie à Kidal.

2800 DJIHADISTES TUÉS AU SAHEL- En 2013, la France s’était mobilisée en urgence au Mali, à travers l’opération Serval, à la demande des autorités maliennes pour stopper l’offensive des groupes armés terroristes vers Bamako et éviter l’effondrement de l’État malien ainsi que la prise du pouvoir par des groupes djihadistes.

Quant à l’opération Barkhane, elle a été lancée en 2014 en partenariat avec les cinq pays de la zone sahélo-saharienne (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), membres du G5 du Sahel. Objectif : lutter contre les groupes armés terroristes dans toute la région. Au commencement de l’opération Barkhane, 3.000 militaires étaient engagés dans le dispositif. Au fil des années, les effectifs ont augmenté jusqu’à atteindre 5.100 militaires en 2020.

Les troupes françaises recevaient également du soutien humain et surtout matériel de la part de pays européens ou des États-Unis. De 2013 à nos jours, l’opération s’arrête avec ce bilan: 59 soldats français ont perdu la vie sur le terrain.

Selon les médias, l’engagement de la France au Mali et au Sahel a permis d’éliminer les figures clés du djihadisme, à l’instar d’Abdelmalek Droukdal, à la tête d’AQMI, en juin 2020. Malgré ces pertes très importantes, les groupes terroristes ont démontré leur capacité à se régénérer au fil des ans.

À en croire certaines sources, au moins 2.800 djihadistes ont été tués au Sahel par les troupes françaises depuis 2013 dont 600 dans les premiers mois de l’opération Serval et 2.223 dans le cadre de l’opération Barkhane.

Synthèse

Issa DEMBÉLÉ

Source: L’Essor

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