Pour des soupçons de blanchiment d’argent : Habib Sissoko traqué par la justice sénégalaise

mali24

Les mauvaises habitudes ont la vie dure dit-on. Ce n’est pas les anciens dignitaires qui nous diront le contraire. En effet, depuis le coup d’Etat du 18 août et celui du 24 mai 2021, les thuriféraires et laudateurs des principes du jour sont à la manœuvre. A la solde de tous les pouvoirs de tous les temps, des années durant, ces charlatans ayant pris goût au vilain plaisir de vivre des mamelles de l’Etat, redoublent d’ardeur et d’ingéniosité dans les démonstrations des muscles aux nouveaux maitres du pays.   Chacun y va de son meeting de soutien ou de lancement aux autorités de la transition.

Une information judiciaire serait ouverte à Dakar au Sénégal contre Habib Sissoko, président de la Fédération malienne du Judo, non moins président du Comité olympique et sportif du Mali (Cnosm) pour blanchiment d’argent. 

C’est l’information publiée par le quotidien sénégalais « Libération » dans son numéro n°2790 du vendredi 18 juin 2021 sous le titre « le Trésor caché d’Habib Sissoko ». Selon notre confrère qui a enquêté sur la base d’informations provenant des Cellules nationales de traitement de l’information financière (Centif) du Mali et du Sénégal, les comptes personnels du président de la Fédération malienne du Judo, non moins patron du Cnosm ont enregistré au Mali des mouvements créditeurs d’un montant de 15.424.653.588 FCFA sur la décennie 2010-2020. Selon le rapport de la Centif du Sénégal cité par Libération, « les actifs nets d’Habib Sissoko dans le compte ouvert à la Banque agricole du Sénégal s’élèvent à 575.541.283 FCFA». 

A en croire le quotidien sénégalais, la Centif du Mali « a relevé une distorsion importante entre le volume des transactions financières faites par le mis en cause et le montant de ses revenus légaux » et a transmis des informations permettant de déterminer le montant net des actifs d’Habib Sissoko à 551.938.706 FCFA.

« La relation entre la constitution des Dat et les revenus légaux connus de monsieur Sissoko s’avère ainsi très difficile à établir, laissant présager la commission de faits répréhensibles susceptibles de justifier les transactions exorbitantes, au regard de la qualité du mis en cause, effectuées auprès des places financières. L’importance de sommes d’argent déposées dans les comptes d’épargne, ainsi que le cumul des sommes ayant transité dans ses comptes courant ne présentent aucune cohérence par rapport aux activités connues du mis en cause. Aucune justification légale n’a été fournie pour asseoir la licéité de l’origine des fonds détenus par le sieur Sissoko en dehors de ses revenus légaux connus sur la période 2010-2020 qui se chiffrent à 74.186.277 FCFA. Les intérêts perçus à l’échéance des Dat ne suffisent pas à justifier la différence entre les revenus connus et l’actif financier net ; ce différentiel s’élevant à 497.852.429 FCFA. En l’absence de toute justification économique, il est fort probable que les fonds d’un montant de 497.852.429 FCFA détenus par le sieur Sissoko soient issus d’activités illicites ou liés aux chefs d’inculpation retenus à son encontre par les autorités de poursuites judiciaires maliennes », selon la Centif rapportée par « Libération ». 

« A cela s’ajoutent toutes les opérations enregistrées dans son compte ouvert au Crédit agricole, notamment le virement étranger de 94732,53 euros. Outre ce virement, le compte a enregistré plusieurs opérations à savoir un total transferts reçus de 240.000.000 FCFA, un total virements reçus de 222.180.466 FCFA, un total versements intérêts sur Dat de 60.137.123 FCFA et un total retraits par chèques de 294.862.000 FCFA. Le compte a été alimenté par des opérations de transferts et de virements d’un montant global de 462.180.466 FCFA. En résumé, les actifs nets financiers disponibles sur le compte se composent de deux Dat en cours (500.000.000 FCFA), un solde créditeur (13.400.816Fcfa) et virement étranger évoqué. Ces actifs nets s’élèvent à un montant de 575.541.283 FCFA », nous informe le quotidien « Libération ». 

Toujours selon notre confrère, une information judiciaire est ouverte à Dakar pour faire la lumière sur cette affaire.

Le président Habib Sissoko que nous avons tenté de joindre deux fois le samedi 19 juin 2021, aux environs de 11h20mn était sur répondeur. A notre message envoyé par sms, il n’avait pas encore réagi au moment où nous mettions sous presse. 

Chiaka Doumbia

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