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Konimba Sidibé, Président du MODEC : «Le soutien de la France aux élites corrompues est à l’origine des difficultés actuelles de la France en Afrique»

«Ignorance, volonté délibérée d’enfumage ou imposture ?  C’est ce même Macron qui a félicité IBK après sa réélection avant même la validation de la Cour Constitutionnelle par mépris pour cette Cour, pour la classe politique et le peuple malien qui contestaient cette réélection et sa gouvernance du pays, ainsi que pour tous ceux qui sont attachés à la démocratie et l’Etat de droit ! 

Macron n’a toujours pas compris que c’est cette politique africaine de la France de soutien aux élites corrompues pour l’accès au pouvoir et son exercice contre les intérêts du peuple malien, tout en sauvegardant les intérêts néocoloniaux, qui est à l’origine des difficultés actuelles de la France en Afrique. En tenant ce genre de propos, il ne pouvait s’y prendre mieux pour saccager davantage les relations entre la France et l’Afrique.»

Dr Modibo Soumaré, Président du Cadre des partis pour le retour à l’ordre constitutionnel : «Il y a des sujets beaucoup plus utiles que ces propos de Macron»

«Je crois que le discours de Macron est un épiphénomène par rapport à l’évolution de la situation socio-politique et sécuritaire du Mali. Je crois qu’il y a des sujets beaucoup plus utiles que ces propos de Macron. Mais ce qu’il faut dire, c’est que la classe politique française aussi a échoué à redresser ou même à transformer la France. L’exemple de la reforme sur les retraites en est l’exemple éloquent. Les défilés des gilets jaunes, il y a un an… »

Issa Kaou Ndjim, Président de l’ACRT : «Tous les acteurs politiques doivent se mettre ensemble pour sauver l’essentiel…après l’autocritique »

Je pense qu’il faut faire la part des choses. Macron est un Président d’un pays. Pour des raisons politiques, il a fait un discours politique. Dans ce pays, il a parlé du rôle et de la responsabilité de la classe politique en général. J’aurais souhaité que la classe politique accepte de se mettre ensemble pour faire notre propre autocritique. Cela n’est pas une faiblesse. Je ne veux pas être prétentieux. Je pense que tous les acteurs politiques doivent se mettre ensemble pour sauver l’essentiel. Ça nous rendra en position de force pour répondre éventuellement sans passer par des actes. Je pense que la meilleure réponse est le résultat. Et aujourd’hui, le résultat qu’il faut est de barrer la route au Cnsp dans sa volonté de confisquer le pouvoir. Tout le reste, c’est la diversion.                                          (Suite en page 4)

Entre Nous : Incertitudes !!!

Le ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale, Colonel-major Ismaël Wagué a adressé, le 24 février dernier, une correspondance au ministre algérien des Affaires étrangères, Chef de file de la Médiation internationale dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Des mouvements signataires sont accusés de «violations» répétées de l’accord ; la médiation internationale est indexée pour son « absence de réaction », chacun y prend pour son grade dans cette missive confidentielle qui s’est retrouvée sur les réseaux sociaux, le 1er mars. Soit quelques jours après la réception par le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune des représentants des groupes armés  le 26 février dernier à Alger où ils séjournaient dans le cadre d’une consultation avec la Médiation internationale. 

Cette sortie du ministre en charge de la Réconciliation accentue les incertitudes et les inquiétudes quant à l’avenir de cet accord signé en 2015. Elle pourrait même créditer certaines voix non officielles qui ont annoncé, il y a quelques semaines, l’imminence d’une reprise des hostilités afin de récupérer la ville de Kidal. 

Les incertitudes actuelles auront certainement des répercussions sur l’économie et les finances publiques. Déjà, les choses ne se passent pas comme l’aurait voulu le Trésor public sur le marché des titres. Or, pour les émissions des titres publics de l’année 2023, l’Etat du Mali table sur 1 409 milliards FCFA. Soit près de la moitié du budget d’Etat ! Si l’on s’en tient à la Loi des Finances publiée sur le site du ministère de l’Economie et des Finances, les recettes et les dépenses budgétaires pour 2023 sont respectivement arrêtées à 2. 199. 907. 720. 000 FCFA et 2. 895. 902. 628. 000 FCFA. Le déficit est de 695. 994. 908. 000 FCFA. 

Sur les deux dernières sorties de la Direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique sur le marché des titres publics, dont celle du 22 février sanctionnée par une faible mobilisation des investisseurs, il faut avouer que la quasi-totalité des souscripteurs viennent du Mali.  

En cette période de fortes turbulences internationales et de dégradation de la situation interne sur les plans politique et social, avec des grèves et des concertations sur fond de rejet du projet de Constitution, Bamako devrait tout mettre en œuvre pour ne pas se mettre à dos l’Algérie. Car, quoi qu’on dise, le pays d’Ahmed Ben Bella est un partenaire incontournable pour le Mali. 

A l’état actuel, il est trop risqué voire imprudent d’ouvrir un front avec les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Cela pourrait créer une totale confusion qui profiterait aux groupes armés radicaux afin qu’ils renforcent à leur conquête territoriale avec un risque réel de guerre civile. Sur le terrain, la situation est déjà extrêmement confuse et complexe à la lecture des mouvements forcés des populations et des dernières attaques perpétrées par les groupes armés extrémistes. 

Il ne faut pas se faire d’illusion : les groupes armés radicaux, qui s’affrontent  de façon atroce, n’hésiteront pas à se mettre ensemble pour combattre le Mali, « l’ennemi commun». Il y a encore de la place pour le dialogue. Il faut écouter la voix de la sagesse. Que Dieu préserve le Mali ! Amen !

Par Chiaka Doumbia

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