Mali : Le Front Uni contre le référendum constitutionnel empêché de tenir sa conférence

 

Alors que la campagne du référendum constitutionnel du 18 juin tire à sa fin, le Front Uni contre le référendum a été violemment empêché de tenir sa conférence de presse, mettant en évidence les manœuvres du régime pour réduire au silence les voix dissidentes.

Les contestataires dénoncent les autorités de la transition pour leur complot visant à étouffer toute forme de dissension. « Nous avons dû recourir à des moyens clandestins pour tenir cette conférence », a déclaré avec indignation Djiguiba Keïta, secrétaire général du Parti pour la Renaissance Nationale. « Nous avons été interdits d’accès aux salles de conférence de la Maison des Aînés et de l’Hôtel des Colonnes, où nous avions prévu de nous exprimer », a-t-il ajouté avec colère.

Finalement, les responsables du Front Uni contre le référendum ont dû se réunir dans la clandestinité, au siège du PARENA, afin de lire leur déclaration devant une assistance restreinte. Selon le front, tout le processus d’élaboration de cette nouvelle Constitution est fondé sur une base illégale, ne respectant ni les lois de la République ni même la charte de la transition. « Les autorités en place n’ont ni l’autorité légale ni la légitimité pour initier un tel processus », a déclaré Kadiatou Fofana, la seule femme parmi les responsables du front.

À l’unanimité, les partis politiques, les regroupements et les organisations de la société civile qualifient ce projet de nouvelle Constitution de « destructeur et arbitraire », ignorant complètement les aspirations profondes du peuple malien. « La population souffre de multiples privations : manque d’eau, d’électricité, de soins de santé, d’éducation, d’emplois et d’insécurité », souligne le Front Uni contre le référendum dans sa déclaration, déplorant la dilapidation des ressources de l’État en faveur du camp du « Oui ».

Par ailleurs, le front dénonce l’inconstitutionnalité et l’illégalité de l’ensemble du processus, pointant du doigt l’incapacité des autorités de transition à organiser des élections dans la région de Kidal, en violation flagrante de l’article 118 de la Constitution du 25 février 1992. Selon le front, le vaillant peuple malien ne doit en aucun cas se compromettre avec une telle entreprise illégale et mal préparée. C’est pourquoi les membres du front appellent les Maliens à choisir entre « l’abstention » et le « non ».

Plus de 8 500 000 électeurs maliens sont sommés, , de se prononcer le dimanche 18 juin prochain sur le projet de nouvelle Constitution proposé par le Colonel Assimi Goïta, président de la transition.

Dily Kane

mali24.info

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