ANASER : le Bureau du Vérificateur Général sur les traces de plus de 484, 25 millions de FCFA
Au Mali, la gestion saine des ressources publiques et la transparence dans les opérations financières pour le bon fonctionnement de l’administration restent un véritable défi à relever. A l’Agence Nationale pour la Sécurité Routière(ANASER), les caisses ont failli se vider à cause de la mauvaise gestion instaurée par les responsables de cette agence. En témoignent les irrégularités financières et administratives décelées par le Bureau du vérificateur Général à la suite d’une enquête sur la gestion de cette structure aussi importante dans la promotion de la sécurité routière au Mali.
Le rapport d’enquête du BVG lève le coin de voile sur la mauvaise gestion des fonds alloués à l’ANASER. Ces irrégularités financières et administratives révélées lors de la vérification de l’Agence Nationale de la Sécurité Routière (ANASER) remontent aux exercices 2019, 2020, 2021 et 2022. Prouvant les pratiques de gestion douteuses des responsables qui y ont servi pendant la période sous revue.
Alors que ‘ANASER a pour mission de concevoir et coordonner les politiques de sécurité routière au Mali, les enquêtes ont mis en évidence des pratiques financières répréhensibles, ayant entraîné des pertes financières de l’ordre de 484 252 275 FCFA seulement entre 2019 et 2022.
Parmi les principales irrégularités relevées, on peut citer la simulation de concurrence dans les marchés publics. Alors que l’article 2 du Décret n°2016-0888/P-RM exige une mise en concurrence équitable dans les marchés publics, le rapport révèle qu’un contrat de marché public d’approvisionnement en produits alimentaires a été attribué sans une véritable mise en concurrence. Cette mauvaise pratique a favorisé l’attribution du contrat à une entreprise déjà liée au gérant de la société soumissionnaire.
Comme pour dire que les responsables d’alors de l’ANASER ont érigé l’affairisme en mode de gestion, ils ont procédé au paiement indu d’arriérés d’impôts. En claire, le rapport révèle qu’ils se sont permis de faire des paiements non justifiés pour des arriérés d’impôts ont été effectués à un cabinet fiscal, en violation des procédures. Plus grave encore, le Directeur Général a autorisé un paiement de 30 000 000 FCFA sans base légale suffisante.
Contre toute attente, les responsables n’ont pas déclaré des redevances de sécurité routière. Ici, le rapport pointe du doigt l’Agent comptable qui n’a pas rapporté l’intégralité des redevances de sécurité routière issues du contrôle technique des véhicules, entraînant des pertes financières de 229 646 700 FCFA.
Egalement, le rapport souligne que les irrégularités financières sont consécutives au non-recouvrement des redevances de sécurité routière. Les Régisseurs des recettes des Directions Régionales des Transports de Ségou et Koulikoro n’ont pas recouvré la totalité des redevances de sécurité routière, occasionnant un manque à gagner de 224 605 575 FCFA.
Ce rapport, désormais aux mains de la justice, prouve que l’ANASER, créée pour promouvoir la sécurité routière et améliorer les conditions routières, a été gravement affectée par ces pratiques financières inappropriées. C’est donc un appel à une gestion plus transparente et responsable au sein de l’agence pour garantir la sécurité routière et l’utilisation efficace des ressources publiques.
Coulibaly A
Mali24.Info