FILE - Russian President Vladimir Putin attends the annual congress of the Russian Union of Industrialists and Entrepreneurs in Moscow, Russia, Thursday, April 25, 2024. A year ago after the International Criminal Court issued a warrant for Putin on charges of responsibility for the abductions of children from Ukraine. Russia responded by issuing its own arrest warrants for ICC Prosecutor Karim Khan and ICC judges. (Alexander Kazakov, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP, File)

À quoi joue la Russie ?

La question est aussi difficile à répondre qu’elle est inspirée d’une démarche inattendue. Alors que les ultimes espoirs reposent sur Moscou pour aider à bouter
le terrorisme hors de l’espace AES, la diplomatie russe a étonné, la semaine dernière, par un communiqué très controversé. Relayée par l’Ambassade de la Fédération de Russie au Mali, ladite publication déconseille aux ressortissants russes les promenades dans la «Zone des Trois Frontières» et désigne nommément le Mali et le Niger comme deux pays dangereux à éviter. Des recoupements faits auprès de qui de droit il nous revient que le communiqué serait passé par-dessus la tête des premiers responsables de l’ambassade dont l’absence a pu édulcorer l’esprit du texte. Sauf que le tir était trop vite parti pour ne pas scandaliser une opinion jusque-là très optimiste et grandement acquise au partenariat russe dans la lutte contre l’insécurité. Et pour cause : le communiqué, pour beaucoup d’observateurs avertis, ne peut s’adresser à des citoyens russes ordinaires quand on sait que le Sahel n’est une destination prisée ni du tourisme ni des investissements russes, quoiqu’on ignore pour l’heure le statut des deux concitoyens de Poutine que le JNIM dit avoir pris en otage. De quoi orienter les soupçons vers une intention du Kremlin d’abandonner ses partenaires en plein milieu du gué sahélien, surtout que l’épisode intervient en même temps que se susurre l’exorbitance des prestations russes dans la lutte contre le terrorisme.

Le Témoin

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