Accusée d’avoir tué sa coépouse : Konimba Traoré écope de 5 ans de prison

Accusée d’avoir tué sa coépouse Colette Sangaré en fracassant le crâne de cette dernière avec un bâton, Konimba Traoré était à la barre de la Cour d’assises le mardi 25 octobre 2022 pour se défendre. Reconnue coupable des faits qui lui étaient reprochés, elle a écopé de 5 ans de prison au lieu de 20 grâce à la bonne défense de son avocat Me Djandouba Diallo. Les faits !

Il ressort des informations que Konimba Traoré du village de Kolonia (arrondissement de Béléko dans le cercle de Dioïla) a, le mercredi 13 mai 2020, donné la mort à Collette Sangaré (sa coépouse), en fracassant le crâne de cette dernière à l’aide d’un bâton. Elle a expliqué devant les juges d’instruction que le jour des faits, elle était en brousse avec ses trois enfants en train de cueillir les fruits du Néré. Quelques instants après, ils furent rejoints par Collette Sangaré. Cette dernière sollicita sa largesse pour obtenir les fruits du Néré à cause du fait qu’elle ne pouvait pas grimper le fruitier. “En réplique, je lui ai fait observer que je garde encore en souvenir ses propos se rapportant à l’absence de garçon parmi mes enfants. Elle fut étonnée d’apprendre cela de ma part. Une chaude discussion s’est ainsi instaurée entre nous au terme de laquelle éclata un affrontement violent. Je précise que c’est d’abord Colette qui s’est emparée d’un bâton pour m’administrer un coup. Je me suis alors saisi de cette arme pour lui assener deux coups. Elle tomba et perdit connaissance sous la violence des coups. Je me suis retirée du lieu en l’abandonnant”, a-t-elle expliqué. Collette mourut par suite de ses blessures.

Son corps a été découvert dans la brousse le lendemain de sa disparition dans une indifférence totale de son agresseur qui n’a point jugé lui prêter la moindre assistance et en dissimulant son forfait pour empêcher aux tiers de lui porter secours.

Interrogée à la barre si elle reconnaît les faits qui lui sont reprochés, Konimba Traoré, sans ambages, a répondu par l’affirmative. C’est ainsi que le Ministère public dira que les faits sont constants et que Konimba Traoré est coupable sans circonstances atténuantes. Parce que, a-t-il argumenté, en abandonnant sa victime dans l’agonie, sans assistance aucune et en dissimulant son forfait pour empêcher aux tiers de lui porter secours, l’inculpée Konimba Traoré n’a laissé aucun doute sur sa volonté à donner la mort à sa coépouse. “Les faits exposés et révélés constants à la charge de l’inculpée sous le chef d’infraction de coups mortels sont plutôt caractéristiques d’homicide volontaire ou meurtre prévu et puni par les dispositions des articles 199 alinéa 1, 201 alinéa 5 du Code Pénal consolidé”, a-t-il soutenu.

Me Djandouba Diallo sauve Konimba de 20 ans de prison

Enfoncée par le Ministère public, l’inculpée n’avait pas d’échappatoire aux 20 ans de prison. Mais, la messe n’était pas dite pour elle. Son conseil, Me Djandouba Diallo, l’a défendue pour sauver sa tête. Comme argument, il a insisté sur le fait que sa cliente a été provoquée par sa coépouse Colette Sangaré. “Konimba n’a fait que se défendre sans avoir l’intention de donner volontairement la mort à Colette. Donc, il n’y a pas de meurtre. C’est en légitime défense que Konimba Traoré a frappé Colette pour se défendre. Donc, il n’y a ni crime, ni meurtre, ni délit. Je demande à la Cour de simplement acquitter ma cliente”, a-t-il soutenu.

Et le Ministère public de répliquer que la légitime défense de Konimba Traoré n’est pas fondée. Me Djandouba Diallo est revenu pour donner la définition de la légitime défense qui est une riposte en règle pour se défendre. Ce que sa cliente a fait. A ses dires, “l’individu qui commet un acte ordinairement incriminé en réponse à une agression injuste exécute une infraction justifiée car, par son comportement, il contribue au maintien de l’ordre public en prévenant un trouble social, l’auteur du fait incriminé se fait, “police à soi-même” et comble ainsi la carence de la société. La légitime défense est donc à l’opposé d’un acte de vengeance, qui consiste à se faire justice à soi-même en répondant à une agression après sa commission (“autodéfense”) […]. Il n’y a ni crime, ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l’action ou de légitime défense de soi-même ou d’autrui ou lorsqu’il a été contraint par une force à laquelle il n’a pu résister ou lorsqu’il a agi en vertu d’un commandement de la loi ou d’un ordre de l’autorité légitime.”

En plus du plaidoyer de Me Djandouba Diallo en faveur de sa cliente, cette dernière a bénéficié d’une information capitale du Président de la Cour selon laquelle, les renseignements recueillis sur l’inculpée lui sont favorables. Comme dernier mot, Konimba Traoré a regretté son acte. Elle a demandé la clémence de la Cour.

Dans sa délibération, la Cour a reconnu Konimba Traoré coupable des faits qui lui sont reprochés mais avec des circonstances atténuantes. Le Ministère de dire que la Cour, en reconnaissant la culpabilité de Konimba Traoré, a rendu un service inestimable  à la société en réduisant le nombre des criminels. Il a requis la réclusion criminelle à perpétuité. Me Djandouba Diallo a sollicité la clémence de la Cour. Car, a-t-il insisté, sa cliente est mère de 7 enfants qui ont besoin d’elle.

Apparemment, la Cour a été sensible au plaidoyer de Me Djandouba Diallo. Dans son arrêt, elle a condamné Konimba Traoré à 5 ans de réclusion au lieu de 20 ans qu’elle risquait d’écoper selon son avocat.

Siaka DOUMBIA

Aujourd’hui Mali

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