Bilan : 1 an de l’Alliance des États du Sahel
Il y a un an, l’Alliance des États du Sahel (AES) voyait le jour dans un contexte de turbulences politiques, de crises sécuritaires et de défis économiques majeurs. Composée principalement des pays du Sahel le Mali, le Burkina et le Niger, cette alliance a été formée dans le but de renforcer la coopération régionale pour faire face aux menaces communes, telles que le terrorisme, la pauvreté et les changements climatiques. À l’heure du bilan, il est essentiel de se pencher sur les avancées, les défis et les perspectives pour l’avenir.
Sous le leadership du colonel Assimi Goita designé lors du sommet du 06 juillet 2024 comme le président en exercice de l’AES.
Un an de coopération renforcée
Depuis sa création après le départ fracassant de la CDEAO, une décision dite irrévocable, l’Alliance des États du Sahel a marqué des progrès significatifs dans plusieurs domaines. Parmi les réalisations majeures, on peut noter :
- Sécurité et lutte contre le terrorisme : L’AES a mis en place une coordination militaire renforcée entre les armées des pays membres. Cela a permis de mener des opérations conjointes contre les groupes terroristes actifs dans la région, notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Des succès notables ont été enregistrés, avec la neutralisation de plusieurs chefs de groupes armés et la libération de zones sous contrôle djihadiste.
- Coopération économique : Sur le plan économique, l’AES a lancé plusieurs projets communs, notamment dans les infrastructures, l’énergie et l’agriculture. Ces initiatives visent à dynamiser l’économie régionale et à réduire la dépendance à l’égard de l’aide internationale. Par ailleurs, des partenariats avec des institutions financières internationales ont été renforcés pour financer des projets de développement durable.
- Lutte contre les changements climatiques : La région du Sahel étant particulièrement vulnérable aux impacts des changements climatiques, l’AES a lancé des programmes pour favoriser la résilience des populations locales. La mise en place de projets de reboisement, de gestion des ressources en eau et d’adaptation agricole est au cœur de cette stratégie environnementale.
Défis persistants
Malgré ces progrès, l’Alliance des États du Sahel fait face à plusieurs défis qui freinent l’atteinte de ses objectifs :
- Instabilité politique : Les changements politiques soudains dans certains États membres, marqués par des coups d’État ou des tensions internes, ont parfois entravé la continuité des actions. Cette instabilité complique également la coordination des efforts régionaux et crée des divisions au sein même de l’alliance.
- Menaces sécuritaires toujours présentes : Bien que des avancées aient été réalisées, la menace terroriste reste préoccupante. Les groupes armés continuent de se réorganiser et de frapper des zones civiles, rendant difficile une stabilisation durable de certaines régions. De plus, les capacités militaires des États membres demeurent limitées face à la complexité des menaces transnationales.
- Problèmes de financement : Les ambitions de l’AES nécessitent des financements colossaux pour être réalisées. Si des partenaires internationaux se sont engagés à soutenir certains projets, les ressources financières internes des pays membres restent insuffisantes pour faire face à l’ensemble des défis.
Les perspectives d’avenir
Malgré les difficultés, l’Alliance des États du Sahel continue de susciter de l’espoir dans la région. Les leaders des pays membres affichent leur volonté de renforcer cette coopération et d’améliorer l’efficacité des actions entreprises. Pour l’avenir, l’AES envisage :
- Un renforcement des capacités militaires régionales avec l’objectif de créer une force commune plus réactive et mieux équipée pour faire face aux menaces asymétriques.
- Une intégration économique plus poussée, notamment à travers la mise en place de projets d’infrastructures transfrontalières, facilitant ainsi les échanges commerciaux et la libre circulation des personnes.
- Une diplomatie plus active auprès des partenaires internationaux pour attirer davantage de financements et d’investissements en faveur du développement durable et de la sécurité régionale. En conclusion, un an après sa création, l’Alliance des États du Sahel a posé les bases d’une coopération régionale essentielle pour faire face aux nombreux défis auxquels la région est confrontée. Si les progrès sont notables dans plusieurs domaines, l’instabilité persistante et les menaces sécuritaires complexes montrent que la route est encore longue. Cependant, avec une volonté politique renouvelée et des partenariats stratégiques, l’AES pourrait jouer un rôle clé dans la stabilisation et le développement du Sahel dans les années à venir.
Source: Redaction mali24