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Bilan de la transition au Mali: L’ex – PM Choguel Maiga, entre critique et ambiguité

L’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a pris la parole pour dresser le bilan de la rectification de la Transition, mettant en avant les avancées majeures réalisées sous la houlette des dirigeants actuels avec le soutien du peuple malien. De la refondation institutionnelle à la restauration de la souveraineté nationale, en passant par la restructuration de l’armée, Maïga a présenté des résultats qu’il qualifie d’irréfutables, tout en alertant sur les risques de remise en cause des acquis.

Selon Choguel Kokalla Maïga, la rectification de la trajectoire de la Transition a permis d’engager des réformes profondes dans plusieurs domaines stratégiques. Parmi les avancées majeures, il cite :

  • L’adoption d’une nouvelle Constitution, marquant un tournant décisif dans la refondation de l’État ;
  • L’opérationnalisation de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE), un pas vers une gouvernance électorale plus transparente ;
  • Des réformes sectorielles touchant à la justice, l’éducation, la santé, les infrastructures et la culture.

Sur le plan militaire, Choguel Maïga se félicite des efforts de modernisation et de refondation des Forces armées maliennes (FAMa), qui ont permis la reconquête de plusieurs localités stratégiques, notamment Ber, Anéfis et Kidal. L’installation d’un gouverneur à Kidal sous la protection des FAMa symbolise, selon lui, la restauration de la souveraineté nationale.

Il met également en avant le départ des forces étrangères, notamment Barkhane, Takuba et la MINUSMA, qu’il considère comme une étape clé dans la reprise en main du destin du Mali. Il rappelle les nombreuses dénonciations faites par les autorités maliennes à l’ONU, accusant certaines puissances étrangères de soutenir des groupes terroristes.

Des tensions internes et des mises en garde

Tout en reconnaissant les avancées de la Transition, Choguel Maïga met en garde contre certaines dérives et tensions internes qui menacent, selon lui, la stabilité du processus de refondation. Il déplore notamment les tentatives de marginalisation du M5-RFP, mouvement à l’origine de la contestation contre l’ancien régime et acteur clé de la transition politique.

Il revient sur le limogeage, en juillet 2023, de plusieurs ministres issus du M5-RFP sans consultation, ce qu’il considère comme une rupture du pacte d’honneur entre les forces du changement, civiles et militaires. Il pointe du doigt des manœuvres visant à écarter le mouvement réformateur et exprime son inquiétude quant à la gestion future de la transition.

Choguel Maïga soulève également des préoccupations quant à l’application de la nouvelle Constitution de juillet 2023. Selon lui, cette Constitution ne peut être effective qu’à l’issue de l’élection présidentielle qui marquera la fin de la Transition. Toute tentative de l’appliquer en parallèle avec la Charte de la Transition risque, selon lui, de créer un vide juridique et institutionnel dangereux.

Dans son intervention, l’ancien Premier ministre salue la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Burkina Faso et le Niger, une initiative qu’il présente comme une alternative aux anciennes organisations régionales jugées inefficaces. Il met en avant la solidarité entre ces trois pays face aux menaces extérieures et leur volonté commune de prendre en main leur destin.

Enfin, Choguel Maïga appelle à une vigilance accrue face aux tentatives de déstabilisation de la Transition. Il plaide pour une gestion transparente et inclusive du processus de refondation, insistant sur la nécessité de respecter les engagements pris envers le peuple malien.

Coulibaly A.
Mali24

 

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