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Dialogue Inter Maliens : Modibo Sidibé démonte les approches du Comité de pilotage

En cette veille de phase nationale d’un rendez-vous, avec une prolongation de la période d’exception en toile de fond, l’ancien Premier ministre s’est exprimé depuis sa résidence à la demande des équipes du Dialogue Inter-Maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale (DIM). Le leader des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence en a profité pour en décrier les stratégies ainsi que le contenu.

Pour l’occasion, la délégation conduite par Jean-Bosco Konaré, 1er Vice-président du Comité de Pilotage, a planté le décor en exposant l’objet de la rencontre avec Modibo Sidibé. Son équipe a en effet expliqué à l’ex-patron de la Primature les objectifs du Dialogue et ses TDRs afin de recueillir son avis, ses observations et suggestions relativement aux recommandations qui seront issues de la phase nationale.

Remerciant les membres du Comité de Pilotage pour leurs efforts, Modibo Sidibé rappellera à son opposition farouche, dès sa conclusion, à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (APR) ainsi que son option pour un processus endogène et un schéma malien de sortie de la crise. Sauf que dans la foulée, le précurseur de la «Refondation» au M5-RFP ne manquera pas de désapprouver la non-implication de l’ensemble des parties prenantes, allusion faite aux mouvements armés et leaders exilés dont la voix devrait compter dans le processus.

Au sujet des termes de référence, il déplore sur la forme une démarche tardive qui consiste à l’impliquer à la veille de la phase terminale du processus tout en rappelant que le même unilatéralisme avait prévalu à la convocation ainsi qu’au pilotage des dialogues précédents. Modibo Sidibé constate en définitive une exclusion de fait des forces politiques de l’ensemble du processus.

Autant d’ingrédients contre-productifs qui n’augurent pas une prise en compte des causes profondes de la crise et de leur résorption, ni son appropriation par les citoyens. Autant de lacunes qui compromettent la possibilité de débats si essentiels au projet commun de résolution de la crise malienne, faute d’intégration des préoccupations réelles et des acquis antérieurs dans les TDRs.

Finalement les cinq thématiques retenues, ” sans justification” selon son cabinet, ne se sont pas accentué sur “la question de re-légitimation de l’Etat et d’un nouveau contrat social avec les citoyens”, explique Modibo Sidibe, qui aurait préféré qu’une équipe de haut niveau travaille en amont et prépare non pas un dialogue national « répétitif », mais une Concertation citoyenne échelonnée. Faute de quoi, le «Dialogue déborde de TDRs» inadéquats au point de n’offrir aucune possibilité d’ajustement à ce stade de son processus. il en résulte, à ses yeux, la crainte de conclusions qui s’assimileraient davantage à un catalogue qu’à de véritables orientations stratégiques pour le pays. Et de s’interroger sur les dividendes du Dialogue quant à l’objectif de résorber la crise sécuritaire qui mine notre pays”.

L’Ancien PM priorise un processus inter-Maliens plus porteur de sortie de crise et dont la problématique du Nord n’est qu’une composante de la nécessaire refondation du Mali. Le Comité de pilotage aura en définitive raté l’opportunité d’identifier les pistes pour renforcer le sentiment d’appartenance nationale chez chaque malien en rendant l’Etat plus représentatif, équitable et pourvoyeur de services pour tous ses citoyens et citoyennes. L’ancien Premier ministre rappelle au passage la panoplie de concertations antérieures, ces dernières années, allusion faite au Dialogue National Inclusif, aux Assises Nationales de la Refondation ou encore à la Conférence d’Entente Nationale dont les résultats lui ont inspiré les interrogations sur le logiciel approprié, la clarté des problèmes posés, les chemins empruntés, la vision sous-tendue, etc.

“Il est important de tirer des leçons de ces expériences et de mettre tout cela en perspectives. Sans cette cohérence, il est à craindre que l’outil du dialogue national ne finisse par se banaliser et perdre de sa crédibilité. Il est également essentiel que le dialogue national soit un processus crédible qui puisse aboutir à un réel changement,” a indiqué l’ancien chef du gouvernement sous ATT en suggérant la création d’une dynamique autour d’un véritable dessein républicain et démocratique, gage d’unité dans sa riche diversité et de perspectives pour les générations, a-t-il laissé entendre

Somme toute, la sortie du successeur de l’actuel président du Dialogue à la Primature ne saurait être accueillie avec indifférence, dans un contexte de désertion notoire d’un DIM surprenant par ses recommandations non à propos.

A.KEITA

Le Temoin

 

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