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Entre Nous : La hantise du complot

«Nous étions arrivés à un moment où les déstabilisateurs s’appuyaient sur les organisations politiques pour mener leurs missions » a lancé, au cours du point de presse qu’il a animé le 14 mai 2025 à la Primature, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Réformes politiques et du Soutien au processus électoral, Mamani Naciré.

Le ministre a ainsi levé le voile sur les réelles motivations du gouvernement de la Transition à acter la dissolution des partis politiques et des mouvements à caractère politique. Le ministre a fait allusion à des appels depuis l’extérieur du pays, à l’organisation de meetings ou de manifestations de tous genres contre la République et la laïcité à l’intérieur du pays.

Pour prendre la responsabilité d’une déclaration aussi grave, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Réformes politiques et du Soutien au processus électoral, devrait en principe  disposer de preuves et les exciper. Qui sont donc ces déstabilisateurs auxquels il a fait allusion ?

Me Mountaga Tall a réagit à cette sortie du ministre Mamani Naciré. Voici un extrait de ses propos relayés sur les réseaux sociaux :  «…. Attention à ce que nous faisons et disons : ces propos sont aussi dangereux que faux. Ces déclarations sont fausses. S’il en était autrement, il aurait fallu dénoncer, poursuivre et condamner les auteurs de tels actes sans jeter l’opprobre sur tous les partis politiques. Et il n’est pas tard pour y procéder. Avec notre soutien. Elles sont aussi dangereuses car porteuses d’ostracisme envers une catégorie de maliennes et de maliens et de germes de la haine et de la division des Maliens.  Elles servent surtout de dérivatifs face aux urgences qui nous assaillent tels que le manque de courant, les écoles fermées, les hôpitaux mal équipées, les déplacés, les taxes injustes, les hausses de prix…. »

La France a été indexée la première ; puis la Minusma et la Cédeao. Aujourd’hui, ce sont les partis politiques et les mouvements à caractère politique. À qui le tour, demain ? La presse ? Les syndicats ? Pourquoi cette hantise du complot ?

Les auteurs du coup d’état du 18 août 2020 sont-ils en train de donner raison aux observateurs qui les voient depuis longtemps à la manœuvre pour conserver le pouvoir, devraient –ils briser, à cette fin, tout obstacle sur leur chemin ? 

Les emprisonnements à la pelle de leaders d’opinion et les enlèvements et séquestrations d’acteurs politiques ou de la société civile semblent corroborer cette thèse, puisqu’ils instaurent un climat de peur voire de terreur. « Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice » selon Montesquieu.

Or il est de notoriété que quand un dirigeant s’écarte des lois ou refuse de respecter ses engagements, il s’expose, aussi bien que la République, à tous les dangers. La force du droit, la force des arguments pèsent plus lourd que l’argument de la force.

Chiaka Doumbia

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