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Entre Nous : Pousse- pousse s’arrête au mur

Selon le quotidien «L’Indépendant» dans sa parution du mercredi 12 juillet 2023, l’Etat islamique dans le grand Sahara (Eigs) vient de s’illustrer de nouveau par ses sentences publiques qui font sa sulfureuse réputation. Les victimes sont deux jeunes hommes accusés d’avoir prélevé des taxes au sein de la population. Les faits, précise le confrère, sont passés le dimanche 9 juillet au marché hebdomadaire de la localité d’Inchinanne, dans le cercle d’Anderamboukane. Comme à leurs habitudes, les spécialistes du ‘’traitement inhumain, infâmant et dégradant’’ ont rassemblé la foule pour leur faire assister au spectacle ahurissant de «l’amputation croisée», leur procédé consistant à couper à la fois la main droite et le pied gauche des présumés voleurs. Avant de menacer de faire subir le même sort à quiconque porterait assistance aux deux suppliciés.

 L’horreur !!! 

Quelques jours après la commission de ces crimes, l’Organisation de défense de droits de l’homme, Human Rights Watch, a publié, le 13 juillet 2023, un communiqué de presse. L’organisation souligne que «Depuis janvier 2023, des groupes armés islamistes ont perpétré des meurtres à grande échelle, des viols et des pillages dans des villages du nord-est du Mali, forçant des milliers de personnes à fuir ces régions. La sécurité s’est fortement détériorée en raison d’affrontements entre deux groupes armés islamistes qui cherchent à contrôler les voies d’approvisionnement et à accroître leur influence». Aussi Human Rights Watch lance-t-elle un appel aux «autorités maliennes» à «redoubler d’efforts pour protéger les civils et travailler en étroite collaboration avec leurs partenaires internationaux pour veiller à ce que les personnes déplacées aient accès à l’aide humanitaire et aux services de base».

Ces actes barbares rappellent les horreurs commises par le Mujao (Mouvement pour l’unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest) avant l’opération Serval. Ces actes cyniques sont légion dans les zones sous contrôle des groupes extrémistes.

La particularité de l’Eigs est son extrême cruauté à la différence du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim) et ses branches locales. Les habitants de Gabéro dans la région de Gao ont tiré la sonnette d’alarme suite aux tueries dont de paisibles citoyens ont été victimes dans la mouvance de la Tabaski. 

Comme s’ils étaient revigorés par des pactes avec le diable, les combattants de l’Eigs ont occasionné les déplacements massifs des populations fuyant les massacres, les amputations et la famine dans les régions de Ménaka et de Gao. Ils ont signé de nombreux massacres de populations civiles ciblées pour leur appartenance à telle ou telle communauté. 

Au nom de quelle religion ou de quelle doctrine les populations maliennes sont en permanence soumises à des monstruosités de la part de sinistres individus ? Qu’est- ce qui motive ces psychopathes sans foi ni loi  qui reprennent, comme par hasard, du poil de la bête, toujours au nez et à la barbe de la communauté internationale ? Ces pratiques moyenâgeuses doivent-elles rester indéfiniment impunies ? Pousse- pousse s’arrête au mur.

Par Chiaka Doumbia

Le challenger

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