Interview : Mali : Les ambitions inspirantes du nouveau Directeur Général du Centre National de Promotion du Volontariat

Depuis quelques semaines, le Centre National de Promotion du Volontariat (CNPV) est dirigé par un nouveau Directeur Général, M. Ahmed Salif Camara, ingénieur en informatique. Lors d’un entretien exclusif avec Mali24, il partage ses ambitions et sa vision de transformer le volontariat au Mali en une force motrice pour le développement durable et l’engagement citoyen.

Mali24 : Votre parcours vous a-t-il préparé à diriger le Centre National de Promotion du Volontariat ?

Ahmed Salif Camara : Parmi tous les postes que j’ai occupés, celui-ci me paraît le plus important. Beaucoup se demandent ce qu’un ingénieur en informatique peut apporter au volontariat. Mais avant tout, je suis citoyen. Servir sa communauté et son pays, c’est s’engager sans rien attendre en retour. C’est cette philosophie qui m’a toujours motivé, à travers des mouvements associatifs axés sur le leadership, le renforcement des capacités des jeunes et le changement positif. Après 24 ans de carrière dans le numérique, j’ai trouvé opportun de mettre mon savoir-faire au service du développement durable. Engager, former et sensibiliser la jeunesse pour bâtir un nouveau Mali est une mission que je trouve noble.

Mali24 : Quelles sont vos ambitions pour le CNPV ?

Ahmed Salif Camara : Le CNPV est peu connu des Maliens, bien qu’il soit reconnu par les autorités et nos partenaires de développement. Nous voulons changer cela et faire du CNPV un centre de volontariat pour et par les Maliens. Notre ambition est de rendre plus visible le CNPV et de créer un cadre d’insertion socioprofessionnelle pour les jeunes, en les mobilisant autour de projets attractifs qui bénéficieront à la fois aux entreprises et à l’administration publique. Nous souhaitons que chaque jeune trouve une perspective personnelle et professionnelle en s’engageant dans le volontariat.

Mali24 : Pouvez-vous nous expliquer le processus du volontariat au Mali ?

Ahmed Salif Camara : Le volontariat au Mali est encadré par des lois spécifiques. Les recrutements se font via des appels à candidatures en fonction des besoins des structures d’accueil. Les volontaires reçoivent une formation pré-volontaire et prêtent serment devant le Premier ministre avant de commencer leur mission. Un processus de suivi-évaluation permet de renouveler les contrats si nécessaire. Ce cadre légal est complété par un esprit civique et patriotique que nous comptons exploiter.

Mali24 : Vos ambitions ont-elles évolué depuis votre prise de fonction ?

Ahmed Salif Camara : Je suis encore plus ambitieux après ma participation au forum national du Burkina Faso. J’ai été inspiré par les réussites de nos voisins, comme le Burkina Faso, où 15 000 volontaires œuvrent dans des domaines cruciaux tels que la santé et la sécurité. Ces expériences m’ont montré comment le volontariat peut transformer des vies et contribuer au développement socioéconomique d’un pays. Nous avons une jeunesse dynamique mais souvent sans perspective d’avenir. Il faut donc les mobiliser et les motiver à contribuer activement au développement du pays.

Mali24 : Disposez-vous des moyens nécessaires pour réaliser vos ambitions ?

Ahmed Salif Camara : Les moyens existent. Tout n’est pas une question d’argent. Il s’agit de communiquer efficacement pour convaincre les 23 millions de Maliens de s’engager. Si chaque Malien connaît le CNPV, nous pourrons accomplir de grandes choses.

Mali24 : Sous quel signe placez-vous votre première année de service ?

Ahmed Salif Camara : Je la place sous le signe de l’engagement personnel et collectif. Être volontaire, c’est d’abord servir soi-même pour servir son pays. Nous voulons créer un avenir radieux pour les enfants de ce pays en nous engageant pleinement.

Mali24 : Quel est votre souhait pour le Mali ?

Ahmed Salif Camara : Mon souhait est que la guerre prenne fin et que nous puissions créer de meilleures conditions de vie pour les Maliens. Tant que nous n’y parviendrons pas, nous devons continuer à travailler sans relâche.

Rassemblés par Ibrahim B Traoré et Adama Coulibaly Mali24