Le fleuve Niger tout au long de Bamako : La dégradation de l’écosystème, la pollution de l’eau…
Le fleuve Niger, pourtant vital pour la ville de Bamako qu’il traverse, est ‘’victime’’ de deux situations lourdes de conséquences : l’ensablement et la pollution. Malgré une saison des pluies exceptionnellement abondante l’année dernière, la décrue du fleuve est survenue très tôt, révélant de vastes clairières sur ses rives. En ce mois d’avril, plusieurs ilots sont visibles dans le lit du fleuve où l’on aperçoit parfois des personnes s’affairer ou se promener.
La couleur de l’eau est devenue jaunâtre par la faute des usagers sans foi ni conscience. Et par la faute des pouvoirs publics plus laxistes que jamais car ce drame écologique s’aggrave de jour en jour. C’est comme si l’administration n’existait que de nom dans notre pays.
Cette situation met en évidence l’absence d’une politique efficace de gestion et de l’aménagement du fleuve. Depuis des années, les autorités débattent du sujet sans pour autant entreprendre d’actions concrètes. Le manque de mesures pour contrer l’ensablement et préserver la profondeur du fleuve menace non seulement la biodiversité, mais aussi les activités économiques qui en dépendent, telles que la pêche et les projets de transport fluvial tant espérés par la population.
Par ailleurs, la pollution de l’eau s’aggrave en raison des déchets déversés par les habitants, mais aussi de toutes ces substances dont la source est souvent inconnue. À Sotuba, cette négligence environnementale entraîne chaque année des pertes en vies humaines, notamment pendant la période de canicule. Des enfants ont accidentellement péri baignant sans s’imaginer tomber sur des pierres pointues, le niveau de l’eau ayant drastiquement diminué. Certains se noient, parce que coincés dans des trous de pierre. Le ridicule ayant cessé de tuer dans ce pays, et la fuite en avant ayant de beaux jours devant elle, il y’a encore des esprits tordus qui imputent ces accidents aux ‘’djinns’’.
Aujourd’hui, la couleur trouble de l’eau témoigne de la dégradation de sa qualité, rendant son usage de plus en plus risqué pour les populations. Face à cette situation alarmante, il devient urgent de mettre en place un plan d’aménagement et de préservation du fleuve Niger. Une meilleure gestion des eaux, un programme de dragage régulier et des campagnes de sensibilisation sont autant de solutions qui pourraient contribuer à restaurer cet écosystème essentiel pour Bamako et ses habitants. Il est temps d’agir avant que le fleuve Niger ne devienne un cours d’eau en déclin.
Il faut sauver le Niger avec un plan d’aménagement durable
Le fleuve Niger, qui traverse la ville de Bamako, constitue une ressource vitale pour la capitale malienne. Son aménagement pourrait non seulement favoriser le développement économique de la ville, mais aussi désengorger le trafic routier en introduisant des moyens de transport fluviaux, comme les bateaux et pinasses. Pourtant, malgré la présence du ministère dit de l’Environnement dans tous les gouvernements successifs, aucune initiative sérieuse n’a été entreprise pour étudier et mettre en place un plan d’aménagement durable du fleuve, ne serait-ce qu’au niveau du tronçon qui traverse Bamako.
Aujourd’hui, le fleuve Niger subit les conséquences de l’inaction et du manque d’entretien. Les usagers déversent toutes sortes de déchets dans ses eaux, contribuant à sa pollution croissante. Les produits chimiques ont un impact désastreux sur l’écosystème aquatique, entraînant la disparition progressive des espèces de poissons. D’année en année, le fleuve s’appauvrit et sa biodiversité se dégrade dangereusement. En outre, le manque de dragage et d’entretien régulier entraînent une accumulation des sédiments, rendant le fleuve de moins en moins profond. Pendant la saison des pluies, cette situation favorise des inondations rapides, mettant en péril les populations riveraines et aggravant des pertes matérielles.
L’absence d’un plan d’aménagement ne met pas seulement en danger l’environnement. Elle compromet également les opportunités économiques que le fleuve peut offrir. Une meilleure gestion du fleuve permettrait de développer des infrastructures de transport fluvial, facilitant ainsi le déplacement des personnes et des marchandises. Un réseau de bateaux-taxis, par exemple pourrait alléger les embouteillages routiers chroniques de Bamako.
En outre, la mise en place d’installations modernes de gestion des déchets et d’un programme de dépollution pourrait revitaliser l’écosystème du fleuve et favoriser le développement de la pêche, un secteur qui fait vivre de nombreuses familles vivant le long du Niger.
L’heure est à l’action
Face à ces enjeux cruciaux, il est impératif que les autorités prennent des mesures concrètes pour élaborer et mettre en œuvre un plan d’aménagement durable du fleuve Niger. Ce plan pourrait inclure des actions telles que le dragage régulier pour éviter l’accumulation des sédiments et limiter les risques d’inondation, la mise en place d’une politique stricte de gestion des déchets afin de préserver la qualité de l’eau, le développement du transport fluvial pour désengorger la circulation routière et favoriser une mobilité durable, la sensibilisation des populations riveraines aux enjeux environnementaux et aux bonnes pratiques pour préserver le fleuve.
L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action. Sauver le fleuve Niger, c’est garantir un avenir plus prospère pour Bamako et ses habitants. Le fleuve, source de vie et d’opportunités, mérite une attention immédiate et des investissements à la hauteur de son importance pour les populations.
Par Drissa Togola
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