Opinion

Lettre ouverte au Colonel Assimi Goita; Président de la Transition, Chef de l’Etat

Excellence monsieur le président de la transition chef de l’état, chef suprême des armées.
Mon colonel, c’est avec le coeur plein d’espérances que je vous adresse cette lettre en guise d’une modeste contribution par les idées et les mots dans l’accomplissement du Malikoura qui nous tient tant a coeur.
Mon colonel vous avez montré a la face du monde votre patriotisme, votre intégrité et votre rigueur dans la gestion de notre cher Mali et cela est une grande motivation me poussant a attirer votre attention sur quelques anomalies qui entachent le bon fonctionnement des sociétés et institutions d’état et portant atteinte a l’authenticité Malienne.
Mon colonel, la plus part des entreprises d’état sont confrontés depuis plusieurs décennies a la déliquescence entraînant leurs fermetures ou leurs privations sans qu’aucune solution pérenne ne puise les remettre a flot afin de préserver les emplois et la dignité des travailleurs.

Mon colonel, a mon humble avis cet état de fait résulterait d’un mauvais diagnostic de la part de nos dirigeants, sinon le vrai problème se situe dans la non prise en compte d’un investissement conséquent et une évolution de l’outil de production de nos entreprises publics. Ainsi que le rehaussement de la qualité du produit fini par l’adoption des standards mondiaux dans les domaines concernés au fil du temps.

Au contraire on a l’impression que les dirigeants des entreprises publics ne sont là que pour veiller a la routine quotidienne, sans grand soucie d’amélioration et d’expansion. L’exemple le plus patent de cette panne d’idées est celui que nous vivons actuellement avec l’énergie du Mali. C’est parce-que l’investissement qu’il fallait plusieurs années auparavant pour moderniser et diversifier le système de production et de transport de l’électricité ainsi que l’adoption des nouvelles technologies de production et de stockage d’énergies, qui n’ont pas été faites que nous sommes englués dans cette crise sans fin.
Mon colonel, l’école Malienne va mal et cette crise a un facteur a plusieurs inconnus. Les écoles et universités privés se sont multipliés pour combler une forte demande, cela n’est si mal en soit. Mais là ou ça cloche est que le secteur de l’enseignement public a perdu son excellence depuis la revolution de Mars 1991, au profit du privé. Et quand on observe a la loupe ce phénomène, un constat fort s’impose au niveau de l’enseignement supérieur: la plus part des établissements d’enseignements supérieur ont pour promoteurs des cadres et enseignants affiliés au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et ceux qui enseignent dans ces écoles privées sont presque les mêmes qui émargent comme enseignants titulaires dans les établissements publiques avec une garantie de l’emploi et du traitement salarial.

De ce fait, le service rendu aux privées n’est vu que comme un complément de fin de mois. Pour en revenir a la décadence du système public, il y a un fort soupçon de négligence dans la répartition des heures de cours dédiées aux publics, c’est l’une des raisons qui explique la longueur démesurée du cursus scolaire normale ou même pour décrocher une licence, l’étudiant doit mettre près 6 ans au lieu de 2 ou 3 ans. Contrairement a une époque révolue le chamboulement du calendrier scolaire empêche désormais les élèves et étudiants d’être en vacances avant la fin du mois de Juillet afin d’aider les parents dans les travaux champêtres, ce qui est facteur de malaise sociale.
Mon colonel, je vous sais très pertinent dans vos décisions pour le bien être de la société Malienne, c’est pourquoi vous devrez absolument veiller sur la conduite de nos enseignants afin qu’ils fassent preuve de plus de dévouement pour la chose publique, leur patrie.
Il faut que les comportements qui portent atteinte a la crédibilité de l’école Malienne soit freinés par une methode préventive et dissuasive chapeauté de sanctions a laquelle nul ne doit échapper

 

Mon colonel, l’indiscipline fait rage de nos jours au niveau des élèves avec son corollaire de taux d’échecs élevés dans les examens et concours.

Les tenues n’ont de noms que de scolaire, les apprenants introduisent des smartphones dans le milieu scolaire sans vergogne, les réseaux sociaux ont remplacé les exercices et l’apprentissage des leçons et cela n’est pas un gage pour une école performante tourner vers un avenir meilleur.

Mon colonel, là aussi vous devez intervenir pour plus de disciplines dans l’espace scolaire en codifiant le style vestimentaire de nos élèves par l’adoption d’un modèle identique de tenues en tissus uniquement sans figuration de signes distinctifs à tous les établissements publics et privés, sans aucune distinction, du primaire au secondaire.

Et aussi interdire formellement l’introduction par les élèves des smartphones dans le milieu scolaire, ainsi qu’une réglementation sur les coiffures des jeunes filles, par l’interdiction des mèches.

Le salut au drapeau national en début et fin de semaine doit être instauré, ainsi que le retour du salut militaire exécuté par les élèves à l’entrée des classes comme suite:

– Tendez les bras

– Baissez les bras

– Gardez vous

– Repos

– Gauche gauche

– Droite droite

– Gauche droite gauche droite.

C’est de cette manière que naîtra le citoyen modèle de demain, patriote, intègre, exemplaire et résolument engagé dans la défense de la patrie.

Mon colonel, le domaine médical a lui aussi ses plaies qu’il faudra penser. Figurez-vous que la plus part des professeurs agrégés de médecine exercent un double emploi dans lequel ils donnent la priorité aux cliniques privées au détriment des hôpitaux publics. Laissant la masse des malades défavorisés aux mains des médecins subalternes peu expérimentés qui sont à leurs ordres avec des conséquences graves sur la qualité des soins.

Choses qui sont déplorables, au point que nos hôpitaux publics sont qualifiés de mouroir.

Certes, la collaboration avec le privé n’est pas en cause, mais c’est la négligence de l’un en faveur de l’autre qui pose problème.

Là aussi mon colonel vous devez agir afin de mettre de l’ordre dans ce secteur vital pour les pauvres populations, parce qu’il n’est donné à tout le monde d’aller se soigner dans les cliniques privées.

Et pour terminer mon colonel, je voudrais m’inspirer de feu Pascal Baba Couloubaly en vous suggérant au nom de l’authenticité Malienne d’opérer un changement dans la transcription du nom de ville  Koulikoro et du patronyme Coulibaly comme suit respectivement : Kouloukoro et Couloubaly, car la traduction de montagne en bamanankan n’est pas couli mais coulou. C’est cela leur appellation original et authentique.

Mon colonel ce ne serait que justice, si ce changement a lieu, puisque loin de nous, la grande nation Turque a adopté et imposer au monde entier sa dénomination original qu’est Turkiye et c’est en effet un bon exemple à suivre.

Mon colonel, les couches les plus défavorisées de ce pays sont les plus touchées par ces anomalies énumérées plus haut. Et le peuple vous renouvèle sa confiance à travers le dialogue inter Malien, donc vous êtes attendu avec des actes concrets pour réaliser le Malikoura.

Merci mon colonel pour votre compréhension et votre amour pour le Mali.

Thierno B.

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