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L’Imam est-il la dernière digue protectrice pour éviter une inondation ?

L’ancien Président du Haut Conseil Islamique, ancienne autorité morale du M5 RFP, le Mouvement insurrectionnel qui est à la base de la chute du Président démocratiquement élu, IBK, ancien Président de la Commission des bons offices, leader religieux, l’Imam Mahmoud Dicko, puis que c’est de lui qu’il s’agit, est fortement réclamé par une frange importante du peuple.

Il est d’autant plus réclamé que nombreux sont ses concitoyens  qui pensent qu’il a la clé de la solution de la crise malienne. Il semble  non seulement être de la même  tendance religieuse que les insurgés islamistes qui se battent sur le terrain, ensuite il est celui qui pourrait parler à des pays considérés à tort ou à raison comme des bases arrières  des groupes djihadistes.

L’imam Mahmoud Dicko, pour avoir dirigé la Commission des Bons Offices semble tisser des bonnes relations avec les deux leaders du JNIM, à savoir Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa  et enfin un dernier critère qui plaide largement en sa faveur c’est qu’il jouit d’une certaine honorabilité au sein de la classe politique malienne, au sein de la diaspora et même au sein de l’armée. Faudrait-il se priver de l’expertise et de la compétence d’une telle personnalité à cause de la boulimie du pouvoir ? Le Rassemblement des filles et fils du Mali n’est-il pas la dernière solution pour éviter l’effondrement de la République ?

Après cinq ans de lutte armée contre les djihadistes avec des fortunes diverses selon qu’on soit partisan du pouvoir ou celui de l’opposition, le constat, pour le citoyen lambda, est très amer, le Mali est au bord de l’effondrement. En effet, face à l’exacerbation de la Crise et à ses complications sociales, un nom semble sortir du chapeau de nombreux maliens et des observateurs de la scène politique malienne, celui de l’Imam Mahmoud Dicko.

Il est aujourd’hui considéré par de nombreux maliens comme l’ultime  solution pour éviter un effondrement certain du pays. Il est la clé de voute qui pourrait ouvrir la porte de la paix et du vivre ensemble et cela à cause de ses relations et du rôle qu’il a eu à jouer par le passé. En exil forcé en Algérie, l’Imam Mahmoud Dicko est clairement sollicité par une frange de plus en plus nombreuse du peuple malien qui pense à tort ou à raison qu’il est le seul aujourd’hui à détenir la clé de la solution, malgré tout ce qu’on peut lui reprocher.

Pour rappel, l’Imam a été l’un des grands artisans de la chute du Président démocratiquement élu, à savoir IBK  et bien qu’il soit à son tour écarté du pouvoir par la frange militaire du Mouvement du 5 juin, il demeure sans nul doute une pièce maitresse dans la résolution de la crise malienne.

Faudrait-il se priver de l’expertise et de la compétence  d’une telle personnalité à cause de la boulimie du pouvoir ?

L’une des tares du régime transitoire malien est sa gourmandise à vouloir s’accaparer de tout en écartant tout le monde. Il y a à coup sûr une militarisation à outrance de l’administration  et surtout une exclusion des autres franges de la société qu’elles soient politique ou de la société civile.

En effet, la gestion de la crise  est entre les seules mains militaires ce qui est une erreur gravissime, car si l’option militaire est une des solutions, elle est loin d’être la seule. C’est pourquoi depuis cinq ans l’on assiste  à un enlisement de la crise au point de craindre aujourd’hui un effondrement total de la République.

Forte de la conviction que la solution militaire est loin d’être efficace, une frange importante du peuple pense que la meilleure alternative à la guerre demeure le dialogue. Et pour que ce dialogue puisse rassembler toutes les filles et tous les fils du Mali y compris les belligérants qu’ils soient Djihadistes ou indépendantistes,  il faudrait qu’il soit dirigé par l’Imam Mahmoud Dicko. Ce dernier semble être cet homme de consensus qui pourrait parler à toutes les tendances religieuses et à toutes les couches socioprofessionnelles.

Pourquoi l’Imam Mahmoud Dicko ? Alors qu’il fait partie des tombeurs du régime démocratiquement élu dont les conséquences sont sans nul doute la gravissime crise sécuritaire et la désagrégation du pays. Ne dit-on pas que quand le feu gagne la forêt, l’animal court vers le fleuve pour se sauver ? Malgré tous les écueils que l’on pourrait reprocher à l’Imam, il demeure sans nul doute la solution à la crise malienne et cela pour trois raisons fondamentales.

Le premier est sa connaissance du dossier pour avoir été Président de la Commission des bons Offices, ensuite celle des causes profondes, des acteurs impliqués et surtout le respect dont il jouit de part et d’autre.

La deuxième raison et non la moindre est ses relations sur le plan international. L’Imam est l’une des rares personnalités religieuses maliennes à avoir un carnet d’adresses bien étoffées, il pourrait parler aux autorités algériennes et à celles de la Mauritanie, les deux pays indexés comme étant la base arrière des insurgés islamistes ou indépendantistes. L’Imam pourrait également parler aux pays du Golf accusés à tort ou à raison comme étant les parrains du terrorisme international.

La troisième raison est ses relations personnelles avec les deux principaux leaders Djihadistes à savoir Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa. Et cela pour avoir travaillé ou du moins échangé avec eux en tant que Président de la Commission des bons offices. L’Imam peut également parler avec la classe politique en sa qualité  d’autorité morale.  Rien que pour ces trois raisons fondamentales, l’Imam Mahmoud Dicko semble être la personnalité incontournable dans la recherche de solution pour une résolution efficace et efficiente de la gravissime crise qui secoue le Mali.

 Le Rassemblement des filles et fils du Mali n’est-il pas la dernière solution pour éviter l’effondrement de la République ?

Au-delà des divergences d’opinions, des antagonismes, des querelles byzantines et d’égos surdimensionnés des uns et des autres, toutes les filles et tous les fils ont en commun ce précieux héritage qui est le Mali. Que nul ne se méprenne le naufrage s’il survient il sera collectif, car personne ne se sauvera toute seule. Donc il y a un fort besoin de rassemblement de toutes les filles et de tous les fils autour de la patrie commune, qui, il faut le rappeler, est en voie de disparition. Tous les ressorts n’étant pas encore cassés, les maliens peuvent trouver les recettes à la malienne pour sauver ce qui pourrait l’être encore.

Pour ce faire trois propositions s’imposent : La première proposition aux autorités  est la libération sans délai de tous les détenus politiques et surtout d’opinion, la deuxième proposition est de faciliter le retour de tous les exilés politiques avec la cessation de toutes poursuites judiciaires, la troisième et dernière  proposition serait l’organisation d’un forum de réconciliation assorti d’un plan de dialogue avec les Djihadistes et surtout de la mise en place d’une commission de médiation dirigée par l’Imam Mahmoud Dicko. Cette commission aura pour mission principale de faire taire les armes, de trouver un compromis avec les indépendantistes du Front de Libération de l’Azawad, FLA et du Groupe de soutien à l’islam et aux Musulmans, GSIM ou, Jama’at Nus rat Ul-Islam Wa al-Muslimin, JNIM selon l’appellation arabe du même groupe.

En définitive, le Mali est à la croisée des chemins, il a plus que jamais besoin d’un grand rassemblement de toutes ses filles et de tous ses fils, ensuite du soutien indéfectible deLs partenaires sous régionaux, régionaux et internationaux. La crise sécuritaire liée au Djihadisme qui sévit au Mali n’épargnera aucun de ses pays voisins. Donc sauver le Mali d’un effondrement c’est sauver à coup sûr chacun des pays voisins de l’hydre terroriste.

Youssouf Sissoko     

L’Alternance  

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