Lutte contre la rage : La vaccination des chiens reste le seul moyen pour protéger les populations
Le virus de la rage appelé virus rabique est ovale sous la forme d’une balle de Revolver ou d’obus. Très microscopique 130-300 nanomètres de long et de 60-80 nanomètres de diamètre, elle est mortelle à quasi 100% due à un virus dont les symptômes rappellent la fureur, la colère. Environ 55.000 personnes meurent chaque année de la rage dans le monde, dont 24.000 en Afrique selon l’organisation mondiale de la santé (OMS).
Considérée comme étant un ensemble d’épithètes en rapport avec la fureur, la férocité, la frénésie, la folie la « rage » est une zoonose virale transmissible grâce à la morsure des animaux domestiques ou sauvages infectés. Selon les spécialistes le virus de la « rage », une zoonose mortelle, circule entre les animaux sauvages et est appelé la rage sylvatique. Les animaux domestiques et l’homme peuvent en être contaminés directement. Le plus souvent, l’homme se contamine à partir de morsure, de griffures ou de léchage par un animal malade ou en apparence en bonne santé. En effet, l’animal peut être contaminant quelques jours avant de développer lui-même la maladie et le contact avec les rongeurs comme les ras et les souris de nos maisons, les sauves souris favorise aussi la contamination.
A en croire Mme Dr Yama DOUMBIA, Médecin spécialiste au Service de Maladies Infectieuses et Tropicales au CHU du Point G, la durée d’incubation de la rage est habituellement de 02 à 03 mois, mais peut s’étendre de moins d’une semaine à un an, en fonction du site de la pénétration du virus et de la quantité du virus, quelqu’un qui a été mordu à la main est susceptible de développer plus rapidement les signes que quelqu’un qui a été mordu au pied.« La rage existe sous 02 formes il y a la forme furieuse : Elle est effroyable et se manifeste au départ par de la fièvre accompagnée de douleurs ou de fourmillements ou sensation de brulures à l’endroit de la blessure, des maux de tête, un état de malaise ou de faiblesse généralisée. Et la forme paralytique qui concerne environ 20 % des cas humains et l’évolution est moins spectaculaire et en général plus longue que pour la rage furieuse : les muscles se paralysent progressivement à partir de l’endroit de la blessure », a-t-elle ajoutée.
Il ressort de nos investigations que dans les localités urbaines de Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, et Mopti de janvier 2007 à décembre 2009 au total 3211 personnes ont été mordues avec une fréquence annuelle d’environ 1070 par an. L’animal mordeur était le chien dans 97% des cas. Au Mali, le nombre de décès était estimé à 32 cas dans le seul District de Bamako pour la période de 1995 à 1999. Les personnes les plus exposées à la rage sont celles qui vivent en milieu rural. Environ 30 à 60 % des victimes de morsures de chien (principal mode de transmission du virus) sont des enfants de moins de 15 ans. Ils jouent souvent avec des animaux et ne signalent pas forcément des morsures ou des égratignures.
A ces cas, il faut aussi ajouter que du 1er janvier 2013 au 31 Décembre 2013, sur 432 hospitalisations, 05 cas de rage humaine ont été enregistrés. Ces Cas de rage observés au service de Maladies Infectieuses et Tropicales du Point G, seul service de référence nationale en la matière (2014 à 2017), 13 cas de rage humaine ont été récencés. De 2020 à 2021, sur une période de 11 mois, 05 cas de suspicion de rage humaine ont été enregistrés. L’analyse des données de surveillance de la rage animale de 2009 à 2018 montre que les chiens étaient beaucoup plus atteints de rage durant la saison sèche soit un total de 61,27%. Cela serait lié à la période de rentrer en chaleur des chiennes.
En vue de sensibiliser les promoteurs de chiens et de prévenir les cas de morsures de chiens infestés par la « rage », le gouvernement du Mali, à l’instar de la communauté internationale, célèbre le 28 Septembre de chaque année « la Journée mondiale de lutte contre la rage ».
En 2022, dans le cadre de la campagne de la journée mondiale de lutte contre la rage, 94.500 chiens ont été vaccinés contre 73.607 en 2021. Ces chiffres qui ont été donnés en son temps par l’ancien Ministre du Développement Rural, Modibo Keïta, prouve à suffisance la volonté des plus hautes autorités du pays avec leurs partenaires notamment la (FAO) de tout mettre en œuvre pour lutter contre la rage et ses conséquences néfastes sur la population.
Pour Souleymane Dembélé, vétérinaire : « Normalement tout malien qui est propriétaire d’un chien doit être vacciné et avoir un carnet de vaccination. Malheureusement cette situation est loin d’être respectée. Il faut continuer avec la sensibilisation auprès des propriétaires de chiens. Un chien vacciné même en cas de rage il n y a pas de problème, la plaie peut être traitée au niveau du Service de Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU Point G qui prend en charge les personnes qui ont été mordues par un chien infecté et qui présente des symptômes de la rage. Vous voyez une personne atteinte de rage c’est pitoyable vraiment. Je demande aux propriétaires de chiens de les vacciner, seul moyen pour préserver et protéger la population contre la rage ».
Mohamed A Kanouté
Source: Mali24.info