Mali : L’ADDAD en première ligne contre les pires formes de travail des enfants dans le secteur domestique

Ce samedi, l’Association pour la Défense des Droits des Aides Ménagères et Domestiques (ADDAD-Mali) a organisé une conférence-débat dans le cadre du projet « Unir nos forces pour agir contre le travail des enfants » (JOFA-ACTE).

L’évènement a réuni autorités publiques, employeurs, société civile, partenaires techniques et financiers ainsi que des aides ménagères elles-mêmes, pour discuter d’un fléau silencieux, les pires formes de travail des enfants (PFTE), en particulier dans le secteur domestique.

Ce fut un rendez-vous qui en valait la peine. Car il visait à mobiliser l’ensemble des parties prenantes autour de la cause des aide-ménagères et leur droit. Cela, en promouvant la sensibilisation et la prise de conscience collective ; en créant un espace inclusif d’échanges entre employeurs et aides ménagères et en renforçant à la fois le plaidoyer pour le respect des droits et l’amélioration des conditions de travail.

La présidente de l’ADDAD qui a salué les employeuses des aides ménagères et l’engagement des partenaires, estime que ce combat est collectif et nécessaire pour que chaque aide-ménagère vive et travaille dans la dignité.

Pour Modibo Coulibaly, chargé des affaires sociales de la mairie de la Commune 6, parler de travail des enfants, c’est parler de leur avenir et être aide-ménagère n’est qu’une question de temps, temps pas pour être esclave mais pour permettre de subvenir à ses besoins. Massa Koné de l’UACDDDD a rappelé que la défense des aides ménagères est « un combat quotidien ».

Du côté institutionnel, Cheick Oumar Traoré de l’Inspection du Travail a rappelé le cadre juridique, notamment les décrets et les sanctions prévues pour protéger l’enfant. Des témoignages d’employeuses et d’aides ménagères ont levé le voile sur la nécessité d’une synergie d’action pour relever les défis à travers des solutions envisageables.

Il ressort toutefois de cette conférence débat que depuis la ratification par le Mali des Conventions n°182 et n°138 de l’OIT, la lutte contre le travail des enfants est devenue une priorité nationale. Mais malgré les textes, la réalité du terrain reste préoccupante à travers l’exploitation, l’absence de protection sociale et les atteintes aux droits fondamentaux.

C’est pour répondre à cette urgence que le consortium World Vision International et Terre des Hommes ont initié le projet JOFA-ACTE, avec comme objectif, prévenir et réduire les pires formes de travail des enfants par des actions coordonnées, visibles et efficaces.

Créée en 2013 par et pour les aides ménagères, l’ADDAD, faut-il le rappeler, œuvre pour la défense, la promotion et la valorisation du métier d’aide-ménagère afin d’améliorer les conditions de vie et de travail, tout au long du parcours migratoire. Active dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest et forte de 8 000 travailleuses domestiques en mobilité, dont 2 500 au Mali, l’association est devenue un acteur incontournable de la protection des droits dans ce secteur.

Coulibaly A

Mali24