Nouvelle loi électorale au Mali : Le gouvernement propose, le CNT dispose, le M5-RFP se fâche !
Le Mali s’est doté d’une nouvelle loi électorale le vendredi 17 juin 2022. Le projet de loi déposé par le gouvernement sur la table du CNT a été voté par 115 voix pour, 3 contre et zéro abstention. Cependant, l’adoption de cette loi risque de créer une crise entre l’exécutif et le législatif.
Ce vote consacre la création de l’AIGE, organe chargé désormais de l’organisation des élections au Mali. Le projet de texte déposé par le gouvernement a été lavé et nettoyé proprement par la commission loi du CNT avec 92 amendements. La commission loi du CNT avec à sa tête Dr Souleymane Dé s’est attelé à débarrasser le texte de toutes les « déchets » et incohérences. Si le CNT se félicite d’un acte historique et une avancée majeure dans le processus de refondation du pays et le retour à l’ordre constitutionnel, Choguel K Maïga et son gouvernement ne la voient pas de cet œil affirment ne pas se reconnaitre en la loi votée.
Le M5 RFP, l’ancien emblématique mouvement qui a renversé le pouvoir de feu Ibrahim Boubacar Keïta monte sur ses grands chevaux pour prêter main forte au gouvernement. Dans un Memo publié le 19 juin, soit deux jours après le votre de la loi, le M5-RFP accuse et envisage des actions à venir. « …la dénaturation profonde du projet de loi par le CNT entre dans une vaste stratégie globale et multiforme de déstabilisation de la Transition en collaboration avec certaines forces hostiles au changement et à l’idée même du Mali Koura ; lesquelles forces qui se sont d’ailleurs précipitées pour saluer en cœur l’adoption de la loi électorale profondément amendée par le CNT », accuse le Comité Stratégique du M5-RFP, jusqu’ici présidé par le premier ministre Dr Choguel K. Maïga.
Au regard de l’importance de la loi électorale dans la réussite de la Transition, affirme le M5-RFP, il convient d’envisager un certain nombre d’actions que sont : chercher à mieux comprendre les jeux et enjeux qui sous-tendent l’attitude de certains membres du CNT ; accélérer la reconstitution du CNT avec l’entrée des représentants du M5-RFP et d’autres composantes des Forces vives véritablement acquises au changement ; suggérer au Président de la Transition de ne pas promulguer la loi amendée et adoptée par le CNT en l’état et la renvoyer pour une seconde lecture, afin de prendre en compte les véritables exigences du Peuple malien issues des Assises Nationales de la Refondation pour poser les fondements solides du Mali Koura ; communiquer sur ces faits, face au Peuple et à l’Histoire, pour en informer l’opinion nationale et internationale, pour décliner clairement et sans équivoque la position du M5-RFP sur les évènements en cours. Va-t-on vers une brouille entre l’exécutif et le législatif ? Que vat-il se passer si le Président de la Transition, Col Assimi Goïta promulgue la loi ? Doit-on s’attendre dans les jours à venir à reprise d’activités au Boulevard de l’Indépendance ? Le temps nous édifiera.
D.T. Konaté
Source: L’Investigateur