Prévention des inondations au Mali : vers un déguerpissement des occupants illicites
Face aux risques croissants d’inondations à Bamako, les autorités maliennes passent à l’action. Conformément aux instructions du Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, toutes les habitations construites sur les lits et servitudes des onze marigots de la capitale seront démolies avant l’hivernage prochain.
Un tournant décisif après des drames à répétition
L’année dernière, les inondations au Mali ont causé près de 100 morts, déplacé des milliers de personnes et entraîné l’effondrement de plusieurs habitations. Une situation dramatique qui a mis en évidence l’ampleur du problème : l’occupation anarchique des zones inondables et l’urbanisation incontrôlée de Bamako.
Pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise, le gouvernement mise sur une mesure radicale mais jugée nécessaire : la démolition des constructions illégales entravant les voies naturelles d’évacuation des eaux.
Un plan de démolition à 3,9 milliards de FCFA
L’annonce a été faite ce vendredi 14 mars par la Direction nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat lors d’un point de presse. Le coût de l’opération est estimé à 3,9 milliards de FCFA, une enveloppe destinée à libérer les marigots et renforcer les infrastructures d’évacuation des eaux.
Une décision ferme mais des mesures d’accompagnement promises
Si le déguerpissement risque de bouleverser la vie de nombreuses familles, les autorités assurent qu’un accompagnement spécifique sera prévu pour les locataires et propriétaires affectés. Les modalités de ce soutien restent cependant à préciser, ce qui suscite déjà des interrogations parmi les habitants concernés.
Une réponse aux critiques sur l’inaction des autorités
Cette opération s’inscrit dans un vaste programme d’aménagement urbain visant à mettre fin à la construction anarchique qui gangrène Bamako depuis des décennies. « Nous devons impérativement libérer les voies d’écoulement des eaux. C’est une question de sécurité publique », a déclaré le Directeur national de l’Urbanisme et de l’Habitat.
Toutefois, la mise en œuvre de ce projet ne manquera pas de susciter des tensions. De nombreux habitants, installés depuis plusieurs années dans ces zones, pourraient résister à leur expulsion, faute d’alternatives claires.
Avec cette initiative, le gouvernement espère éviter un nouveau drame humain et matériel lors des prochaines saisons des pluies. Reste à voir si la volonté politique affichée se traduira par une mise en œuvre efficace et socialement acceptable.
Dily Kane
mali24
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