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Prochaines échéances électorales : Vers un duel entre militaires et politiques?

A l’allure de l’évolution de la Transition malienne, l’on peut parier que le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta, voudra conserver le pouvoir, au grand dam des responsables politiques. Ce qui pourra provoquer de chaudes empoignades.

En cette année électorale, notamment avec le référendum, qui pointe à l’horizon, des désaccords persistent entre les tenants du pouvoir (militaires) et plusieurs formations politiques, qui appelant à abandonner ce processus. Cette mésentente créera-t-elle des empoignades entre les militaires et certains partis politiques en coalition?

En effet, cette année 2023 sera marquée au Mali par la tenue du référendum constitutionnel et si possible, par les élections locales. Ce processus se poursuivra avec les  élections générales,  qui doivent s’achever avec cette transition en février-mars 2024. Et cela en conformité avec le chronogramme édicté en 2022 par le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maiga.

Opposés au régime actuel sur plusieurs points, bon nombre de partis politiques, qui ne sont plus attractifs et crédibles aux yeux des populations, ne comptent pas assister impuissamment à la gestion du pays. Ils n’hésiteront pas à dresser des peaux de bananes sur la route des autorités de cette transition, plus militaire que civile. C’est pourquoi, ces derniers jours, on assiste à des sorties de ces formations politiques, pour par exemple fustiger le processus conduisant vers l’adoption de la future nouvelle Constitution du pays. Ces leaders politiques projettent un mécanisme de rassemblement pour récupérer le credit qu’ils ont perdu au sein de l’opinion. Ils annoncent la création d’une plate-forme regroupant plusieurs formations politiques, des organisations de la société civile, des leaders d’opinions pour tenter de conquérir le pouvoir. D’où la question de savoir si ces professionnels politiques peuvent se coaliser contre les militaires, pour renaître ?

En effet, pour affiner cette stratégie, les partis politiques comme l’Adema-Pasj et l’URD, bien enracinés dans le landernau national, ont emprunté des initiatives de rassembler les acteurs politiques.

Au niveau du parti de l’Abeille, à propos de ce projet de plate-forme, le président du parti, Pr  Marimantia Diarra, à la faveur de la traditionnelle présentation de vœux à la presse, dira que « l’année 2023, qui est une année électorale s’annonce assez décisive pour notre pays et notre parti. Notre parti se prépare dans le cadre d’une plate-forme importante, en vue de gagner les élections, qui vont venir ». Avant d’indiquer qu’il souhaite que les élections se tiennent à date comme indiqué dans le chronogramme official, qui a été publié.

De son côté, l’URD de Gouagnon Coulibaly, à travers sa correspondance du 17 janvier, annonçant le retrait de son parti du Front pour la sauvegarde de la démocratie(FSD), a précisé que pour gagner les prochaines élections générales, l’URD a décidé de la mise en place d’une large plate-forme regroupant des forces politiques et sociales mues par la seule volonté de perpétuer l’espoir et l’espérance nés au soir du 18 Août 2020.

Hormis ces deux cas, le Cadre d’échanges des partis politiques pour une transition réussite n’est pas loin de sceller une coalition avec les membres du M5 RFP Malikura de Modibo Sidibé du parti FARE Anka Wuli, un autre parti aspirant sérieux à la conquête du palais présidentiel de Koulouba.

Par ailleurs, selon plusieurs observateurs, le président de la Transition, le Colonel Assimi Goita, qui est actuellement bien adulé par une bonne frange de la population, pourrait se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Cela se voit, assurent ces observateurs, par le projet référendaire que plusieurs hommes politiques veulent bouder. Tandis que le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maiga, précise que le « gouvernement n’a pas pour mission de surseoir au projet de referendum ». Avant de souligner que les hautes autorités du pays tiennent à “donner la chance au peuple de se prononcer” sur le projet de nouvelle Constitution. Ce qui vient d’être confirmé à travers la mise en place d’une large commission de finalisation du texte constitutionnel.

Comme pour dire que ce projet est une affaire politique et non militaire et répondre au Colonel Maiga, le président de l’Adema-Pasj dira que « les formations politiques demeurent la sève, leur mise à l’écart sur les questions essentielles qui engagent le destin du Mali désoriente incontestablement les citoyens ». Argument relayé par le leader du parti CNID Faso Yiriwa ton, Me Mountaga Tall, pourtant réputé proche des autorités de la transition. Il soulignait le samedi dernier qu’”il est impossible de gérer un pays démocratique sans les partis politiques”

Eu égard à toutes ces divergences et ces affinités entre les responsables politiques, l’on peut prévoir une forme de duel entre politiques et militaires désireux de conserver “démocratiquement” le pouvoir. Tout porte donc à croire que les partis politiques pourraient envisage une coalition pour barrer la route du pouvoir au groupe des colonels du 18 août 2020. Ce qui augure d’un combat fratricide, dont nul ne peut prédire l’issue, ni les conséquences pour la jeune démocratie malienne, désireuse de …refondation.

Lamine BAGAYOGO

Mali horizon

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