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Quand la détention préventive frise le mouroir

Les statistiques carcérales deviennent de plus en plus alarmantes et devraient obliger la chaîne pénale à revoir sa doctrine. Selon des données non encore contredites, pas moins d’une trentaine de détenus auraient trépassé depuis janvier dans la seule Maison d’arrêt centrale de Bamako. En cause, dit-on, une forte canicule accentuée par les délestages électriques et la promiscuité du milieu. Le hic est qu’une majorité écrasante des décès concernent la population carcérale sans condamnation définitive et jouissant par conséquent d’une présomption d’innocence. De quoi justifier les interrogations que suscitent de plus en plus les tendances nouvelles d’un système judiciaire méconnaissable depuis l’avènement du Mali Koura. Au lieu des améliorations miroitées, explique-t-on, il s’illustre plutôt par une option nettement favorable au surpeuplement carcéral, à savoir : la privation de liberté comme règle et la liberté comme exception. Il en résulte une tendance inédite à la déshumanisation au point d’annihiler tous les acquis et résultats obtenus de haute lutte dans le domaine. Au nez et la barbe des sentinelles de l’humanitaire naguère prompts aux dénonciations et protestations.

Le Témoin

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