Réparation des crimes contre les biens culturels à Tombouctou: Le Fonds au Profit des Victimes lance le processus

Le bistro bafing a abrité le jeudi 7 juillet 2022, un déjeuner de presse, organisé par les responsables du fonds au profit des victimes de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour la destruction des édifices culturels.
Animée par la responsable du fonds au profit des victimes, Aude le Goff, Laetitia Nguewo chargée de programme du fonds et Ibrahim Sories Yillah, Vice-Président du Conseil de Direction, ce déjeuner avait pour but d’édifier les hommes de medias sur les efforts titanesques abattus par la Cour Pénale Internationale au profit des victimes pour la réparation des préjudices moraux et matériels liés à la destruction des édifices religieux et culturels de Tombouctou.
Situant la rencontre dans son contexte, Laetitia Nguewo, chargée du programme, a exposé l’histoire de la création du fonds. A l’en croire, le fonds est un organe de la Cour Pénale Internationale (CPI), mis en place sur ordonnance des juges de la Haye pour indemniser les victimes directes de destruction des ( neuf) 9 mausolées et la porte sacrée de la mosquée sidi Yéhia de Tombouctou, par Ahmad Al faqi Al Mahdi du 29 juin au 12 juillet 2012, suite à l’occupation de la ville lumière de Tombouctou par la horde salafiste, islamo-fasciste. Aussi, a-t-elle indiqué, que des mesures de réparations individuelles et collectives sont prévues pour soulager les victimes. Cette mesure dit-elles, visent à favoriser la résilience économique, la commémoration et la restauration des mausolées et (neuf) 9 des bâtiments protégés qui étaient inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle a affirmé que le lancement officiel de la réparation a eu lieu le jeudi 5 juillet 2022, au centre Ahmed Baba de Tombouctou en présence du chef de l’exécutif régional (gouverneur) des autorités municipales et des responsables des organisations de la société civile.
Pour Aude le Goff, la cérémonie symbolique de remise du franc symbolique, a eu lieu en mars 2021. Aussi, a-t-elle précisé que 850 victimes, soit 80% ont reçues une somme d’argent (dont le montant est confidentiel) au titre de réparation individuelle sur une enveloppe de 700 millions de FCFA. Quant aux réparations collectives, le taux d’exécution, a-t-elle renchérit est de 20 % contre 100% pour la réparation symbolique. Elle a aussi affirmé que les critères pour prétendre à la réparation individuelle, ont été déterminés par la Cour Pénale Internationale, qui a estimé que les descendants des saints enterrés dans ces mausolées, les maçons et les gardiens sont seuls éligibles à la réparation individuelle.
Pour ce qui est du volet réparation collective, visant à réhabiliter et à reconstruire les mausolées et édifices publics faisant partie du patrimoine culturel, Mème Aude, a déclaré l’existence d’un partenariat dynamique entre le Fonds et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la Culture(UNESCO). En outre, a-t-elle martelé, la mise en place de 5 (cinq) comités de commémoration dont 4 sont basés à Tombouctou et 1 à Bamako. Avant de préciser que ces comités regroupant les communautés, ont pour mission de favoriser le dialogue entre celles-ci, sur les modalités de restauration des édifices culturels et de commémoration. Laquelle dit-elle, peut être une journée nationale, une journée de prière et de recueillement etc. En outre, elle a annoncé l’implémentation prochaine d’un programme d’assistance pour les régions de Gao, Mopti afin de répondre aux préjudices d’autres victimes, non pris en charge par l’ordonnance de réparation des juges de la Cour Pénale Internationale.
Enfin, elle a porté à la connaissance des journalistes, la libération d’Al faqi prévue le 18 septembre 2022, qui avait été arrêté le 26 septembre 2016, pour les crimes de guerres et attaques intentionnellement dirigé contre des bâtiments religieux et historiques. Selon ses dires, Al faqi, qui, a bénéficié d’une réduction de peines, a présenté ses excuses aux populations de Tombouctou et s’engage par conséquent à contribuer aux processus de réparation.
« La reconnaissance des souffrances endurées par les populations du fait de la destruction des biens culturels, qui ont joué un grand rôle dans la diffusion de l’islam en Afrique, témoignant de l’âge d’or de la capitale intellectuelle et spirituelle de Tombouctou, est un pas important pour la construction de la paix afin permettre aux populations de mettre un trait là dessus et de passer à autre chose ».
Pour rappel, le montant total des réparations est de 1 milliards 770 0 00 CFA.
Alpha Sidiki Sangaré

Source: Mali24.info

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